Face à la malnutrition mondiale, la Banque mondiale appelle à l’action : 27 milliards de dollars pour lutter contre la faim et la malnutrition

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Le Sommet Nutrition pour la Croissance s’est clôturé à Paris en France le 28 mars 2025 marquant un tournant décisif dans la lutte contre la malnutrition et la faim à l’échelle mondiale. En présence de dirigeants internationaux, d’organisations humanitaires et de représentants du secteur privé, un engagement clair a été pris : la mobilisation de 27 milliards de dollars pour venir en aide aux 700 millions de personnes souffrant de la faim dans le monde. Cette somme, identique à celle promise lors du précédent sommet à Tokyo en 2021, reflète la persistance des défis mais aussi la volonté de trouver des solutions durables pour éradiquer la malnutrition.

La Banque mondiale : une institution au cœur de l’action contre la malnutrition

Lors du sommet, Axel van Trotsenburg, directeur général senior à la Banque mondiale, a pris la parole pour souligner l’urgence de la situation et l’importance d’agir concrètement face à la malnutrition. « Face à la malnutrition, nous ne devons pas seulement parler, mais agir », a martelé le responsable de l’institution financière. Il a insisté sur la nécessité d’accélérer l’action pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), notamment celui de mettre fin à la faim d’ici à 2030.

Les stratégies de la Banque mondiale pour lutter contre la malnutrition

La Banque mondiale a développé une série de stratégies pour soutenir les pays en développement dans leur lutte contre la malnutrition et améliorer la sécurité alimentaire. Axel van Trotsenburg a détaillé les principales missions de l’institution financière dans ce domaine :

  • – Renforcement des systèmes alimentaires durables : La Banque mondiale s’engage à soutenir la transformation des systèmes alimentaires mondiaux, en mettant l’accent sur les solutions durables qui favorisent à la fois la sécurité alimentaire et la résilience des populations vulnérables face aux crises économiques, climatiques et politiques.
  • – Accès à une alimentation nutritionnellement adéquate : un autre axe prioritaire est d’assurer que les populations les plus vulnérables aient un accès constant à une alimentation saine et nutritionnellement adéquate. Cela passe par l’amélioration des chaînes d’approvisionnement alimentaires et la diversification des cultures agricoles, notamment en faveur des groupes les plus démunis.
  • – Renforcement de la collaboration avec le secteur privé : Axel van Trotsenburg a insisté sur l’importance de la collaboration entre les gouvernements, les organisations internationales et le secteur privé pour maximiser les investissements dans les infrastructures agricoles et alimentaires. « Les entreprises privées jouent un rôle clé en apportant des solutions innovantes et en finançant des projets de grande envergure dans le secteur de la nutrition », a-t-il précisé.
  • – Répondre aux lacunes laissées par la diminution de l’aide au développement américaine : Un défi majeur abordé lors du sommet a été la réduction de l’aide au développement américaine. Axel van Trotsenburg a souligné la nécessité de compenser cette perte par une coopération internationale renforcée et un financement accru d’autres acteurs de la communauté internationale, y compris les pays émergents et les organisations multilatérales.

La promesse de 27 milliards de dollars : un soutien indispensable

Les 27 milliards de dollars alloués à la lutte contre la malnutrition et la faim ne sont pas seulement une promesse financière, mais un engagement symbolique fort des pays et institutions participantes. Cette somme sera utilisée pour financer des programmes ciblant l’accès à une nutrition suffisante et diversifiée, la formation des agriculteurs sur les pratiques agricoles durables et l’amélioration des infrastructures locales.

Le secteur privé est appelé à jouer un rôle central dans l’atteinte de ces objectifs, en investissant dans des solutions innovantes pour rendre l’agriculture plus résiliente aux chocs climatiques et en améliorant l’accès des populations vulnérables aux produits alimentaires de qualité.

Comment surmonter les défis à venir ?

Malgré l’ampleur de l’engagement financier, des défis restent à relever. L’un des principaux obstacles demeure la distribution inégale des ressources et des infrastructures alimentaires. Axel van Trotsenburg a insisté sur le fait qu’il est essentiel de concentrer les efforts sur les zones les plus démunies et les populations les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants, qui sont souvent les premières victimes de la malnutrition.

Par ailleurs, l’impact du changement climatique sur les systèmes alimentaires ne peut être ignoré. Les conditions climatiques extrêmes, telles que les sécheresses et les inondations, perturbent la production alimentaire dans de nombreuses régions du monde, exacerbant ainsi les crises alimentaires. La Banque mondiale prévoit de renforcer ses efforts en matière de résilience climatique dans les zones agricoles les plus touchées.

La voie vers une sécurité alimentaire mondiale

Le sommet a également permis de mettre en lumière les innovations technologiques qui pourraient transformer la manière dont les pays abordent les problèmes de nutrition. Des systèmes de données agricoles, des solutions de stockage intelligentes et des technologies de traitement alimentaire émergent comme des leviers pour améliorer l’efficacité des systèmes alimentaires mondiaux.

Axel van Trotsenburg a conclu son intervention en réaffirmant l’engagement de la Banque mondiale à travailler en étroite collaboration avec tous les acteurs concernés pour mettre fin à la faim et réduire la malnutrition dans le monde. Il a ajouté qu’« il est essentiel que nous restions unis pour faire en sorte que les fonds promis soient utilisés de manière efficace, afin de garantir un avenir alimentaire plus sûr et plus sain pour tous ».

Une action indispensable pour un futur sans faim

Le Sommet Nutrition pour la Croissance de Paris a non seulement permis de poser les bases d’un plan d’action ambitieux, mais a également mis en lumière l’importance de l’action immédiate et coordonnée face à la crise alimentaire mondiale. Le financement de 27 milliards de dollars, bien que crucial, n’est qu’un premier pas. L’engagement de tous les acteurs – gouvernements, organisations internationales, secteur privé et société civile – sera déterminant pour mettre fin à la faim et à la malnutrition et garantir un futur sans faim pour les générations à venir.

Moctar FICOU / VivAfrik

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