La malnutrition, qu’elle se manifeste par la dénutrition ou l’obésité, est au cœur des préoccupations du Sommet Nutrition for Growth (NG4) en (français : Sommet Nutrition pour la Croissance) qui s’est ouvert ce jeudi 27 mars 2025 à Paris. Ce sommet de deux jours réunit des acteurs politiques mondiaux, des banques de développement, des ONG, des sociétés civiles et des institutions de recherche, pour contrer ce fléau qui demeure l’une des principales causes de mortalité infantile dans le monde.
La malnutrition est responsable de la moitié des décès d’enfants de moins de cinq ans, selon un rapport de l’UNICEF. « Un enfant en état de malnutrition a 11 fois plus de risques de mourir précocement », a déclaré Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères. Un constat alarmant qui met en lumière l’urgence d’agir.
Une crise mondiale : la malnutrition touche les pays à revenu faible ou intermédiaire
La malnutrition, qu’elle résulte de carences nutritionnelles, d’excès alimentaires ou de déséquilibres énergétiques, affecte un enfant de moins de cinq ans sur quatre, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce phénomène touche principalement les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les pays les plus affectés par la malnutrition sont l’Afghanistan, le Burkina Faso, la République Démocratique du Congo, l’Éthiopie, Haïti, le Kenya, Madagascar, le Mali, le Niger, le Nigéria, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud, le Tchad et le Yémen, selon un rapport de l’UNICEF du 24 mars 2025.
Un sommet pour combler le déficit de financement et promouvoir l’alimentation durable
Le Sommet Nutrition for Growth (NG4) se veut un point de rencontre pour combler le déficit de financement dans la lutte contre la malnutrition. L’un des grands objectifs du sommet est de promouvoir l’investissement dans une alimentation saine et durable. Selon Thani Mohamed Soilihi, ministre délégué à la Francophonie et aux partenariats internationaux, « Chaque euro investi dans la lutte contre la malnutrition génère en moyenne, selon la Banque mondiale, 23 euros de bénéfices économiques », (environ 15 000 FCFA).
Les enjeux politiques et économiques du sommet
Le sommet attire la présence de nombreux acteurs politiques, dont Emmanuel Macron, le président français, ainsi qu’environ 75 délégations étatiques du monde entier. Cependant, la délégation américaine sera absente, illustrant la complexité du contexte géopolitique actuel. L’une des priorités de ce sommet est de renforcer les engagements financiers et politiques pour lutter contre la malnutrition, un fléau qui affecte des millions d’enfants à travers le monde.
Un défi majeur : lutter contre l’obésité et la dénutrition simultanément
Les problèmes de dénutrition et d’obésité, bien que semblant opposés, sont tous deux des manifestations de la malnutrition. Le sommet mettra en lumière l’importance de lutter simultanément contre ces deux fléaux, car ils ont des conséquences économiques et sociales majeures. La malnutrition infantile est souvent une maladie silencieuse, dont les répercussions affectent les sociétés à long terme.
Les discussions porteront également sur l’importance de nouvelles approches agricoles et l’impact du changement climatique sur l’alimentation mondiale. Un climat plus chaud pourrait entraîner une faim accrue pour des millions de personnes supplémentaires, accentuant ainsi le besoin d’une action collective urgente.
Un appel à l’action mondiale
Le Sommet Nutrition for Growth à Paris s’inscrit dans une série d’initiatives mondiales visant à réduire la malnutrition et ses effets dévastateurs. L’objectif est d’engager les gouvernements, les organisations internationales, et le secteur privé dans un combat commun contre ce fléau. Les résultats économiques liés à l’investissement dans la nutrition et l’alimentation saine montrent l’importance d’agir rapidement pour améliorer les conditions de vie des populations les plus vulnérables.
Moctar FICOU /VivAfrik