Du 27 au 28 mars 2025, Paris, la capitale française, accueille un sommet international crucial sur la lutte contre la malnutrition, dans un contexte particulièrement tendu de crise des financements pour l’aide humanitaire et le développement. Organisé par le gouvernement français, cet événement est le premier grand rendez-vous de solidarité internationale depuis l’annonce, en janvier 2025, de l’arrêt des financements américains pour les initiatives d’aide humanitaire et de développement.
Un Sommet décisif : la lutte contre la malnutrition, priorité mondiale
La malnutrition reste l’une des principales causes de mortalité infantile, étant responsable de la moitié des décès chez les enfants de moins de cinq ans dans le monde. Le sommet « Nutrition pour la croissance », initié par la France, se tient dans un contexte particulièrement critique : les financements mondiaux pour la nutrition ont chuté de manière significative, ce qui menace d’aggraver la situation. Ce sommet représente donc un test de crédibilité pour la communauté internationale, alors que les ressources pour lutter contre la malnutrition sont de plus en plus limitées.
La malnutrition : un fléau chroniquement sous-financé
Depuis l’initiative lancée par le Royaume-Uni en 2013 après les Jeux Olympiques de Londres, les pays hôtes des Jeux Olympiques et Paralympiques sont en théorie tenus d’organiser un sommet international sur la nutrition. Cependant, cette pratique a été marquée par plusieurs aléas organisationnels. En 2016, le Brésil n’avait pas organisé d’événement après les Jeux de Rio, et l’Italie avait dû prendre la relève en 2017. Le sommet virtuel organisé par le Japon en 2021 a également été une réponse à la pandémie de Covid-19, qui avait limité les rencontres physiques.
Quatre ans après cette dernière édition virtuelle, la France, hôte des Jeux Olympiques de 2024, organise ce sommet alors que la situation est particulièrement urgente. Les États-Unis ont cessé de financer une grande partie des programmes de nutrition, tandis que plusieurs pays européens réduisent leurs contributions. Le sommet de Paris arrive donc à un moment charnière, alors que les financements pour la lutte contre la malnutrition n’ont jamais été aussi insuffisants, même avant les récentes réductions.
Le contexte de crise des financements et ses impacts
Le contexte géopolitique actuel et la crise économique mondiale ont exacerbés la situation. En janvier 2025, les États-Unis ont annoncé un arrêt massif de leurs financements pour l’aide humanitaire et le développement, ce qui a bouleversé l’équilibre des financements internationaux, particulièrement dans les pays les plus vulnérables. À cela s’ajoutent les restrictions budgétaires dans plusieurs pays européens, qui affectent directement les initiatives de nutrition dans les pays en développement, notamment en Afrique et en Asie.
En réponse, le gouvernement français espère mobiliser la communauté internationale pour trouver des solutions pérennes à la malnutrition, tout en comblant le déficit de financement. Le sommet vise à démontrer que l’investissement dans la nutrition n’est pas seulement un enjeu humanitaire, mais aussi un actif économique essentiel pour le développement global. Selon des études de la Banque mondiale, chaque euro investi dans la lutte contre la malnutrition génère un retour économique de 23 euros.
Le Sommet Nutrition pour la Croissance : un appel à l’action
Le sommet « Nutrition pour la Croissance » s’annonce comme une plateforme de dialogue entre gouvernements, organisations internationales, banques de développement, ONG et secteur privé. L’objectif est d’établir des engagements clairs pour combler les déficits de financement et de souligner l’importance d’un approvisionnement alimentaire durable et de qualité. En effet, chaque euro investi dans la nutrition permet non seulement de réduire la mortalité infantile, mais aussi de stimuler la croissance économique en offrant aux générations futures un meilleur développement cognitif et éducatif.
Le ministre délégué français à la Francophonie, Thani Mohamed Soilihi, a souligné l’urgence de la situation. « Chaque euro investi dans la lutte contre la malnutrition génère des retombées économiques qui profitent bien au-delà du secteur humanitaire ».
L’appel de la France à la solidarité internationale
En 2025, la France, en tant qu’hôte de ce sommet, souhaite renforcer la coopération internationale pour la lutte contre la malnutrition. Le gouvernement mettra un accent particulier sur le fait que la malnutrition ne se limite pas aux pays les plus pauvres, mais touche également les pays à revenu moyen. À cet égard, l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud et certaines régions de l’Amérique latine sont les plus concernées.
Le sommet sera également l’occasion d’aborder la question du financement et de discuter des solutions innovantes, notamment le partenariat public-privé, pour pallier la crise de financement actuelle.
Un sommet crucial pour l’avenir de la nutrition mondiale
Le Sommet Nutrition pour la Croissance de Paris se veut un moment décisif pour redonner de l’élan à la lutte contre la malnutrition et pour mobiliser davantage de ressources pour des solutions durables et adaptées aux besoins nutritionnels mondiaux. Alors que la situation mondiale est de plus en plus tendue en matière de financement, ce sommet est l’opportunité d’affirmer un engagement renouvelé pour un avenir sans malnutrition.
Moctar FICOU / VivAfrik
