Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un prêt senior de 15 millions d’euros à Minapharm Pharmaceuticals S.A.E. (Minapharm), une entreprise biopharmaceutique égyptienne de premier plan. Cet investissement important soutiendra le programme d’expansion et de modernisation de Minapharm, visant à accélérer le développement et la production de biosimilaires abordables pour les maladies oncologiques et auto-immunes, répondant ainsi aux besoins critiques en matière de soins de santé en Afrique et au Moyen-Orient.
Le prêt servira principalement à financer l’achèvement de la deuxième usine de biotechnologie de Minapharm, « XpandC », située dans la zone industrielle du 10e Ramadan au Caire. De plus, il soutiendra la modernisation des lignes de production existantes de l’entreprise. Cette initiative représente un investissement total de 78,9 millions d’euros dans le secteur des principes actifs pharmaceutiques biologiques en Égypte, visant à accroître la capacité de production locale de médicaments de haute qualité et rentables.
Soutien à la croissance de l’industrie pharmaceutique africaine
Ousmane Fall, directeur par intérim du département du développement industriel et du commerce à la BAD, a souligné que l’expansion de Minapharm s’inscrit dans la vision plus large de la BAD pour industrialiser l’Afrique, améliorer la qualité de vie de ses populations et promouvoir l’intégration régionale. « En soutenant ce projet, nous renforçons le secteur pharmaceutique africain, créons des emplois et améliorons l’accès à des traitements vitaux », a-t-il déclaré.
Fondée en 1956, Minapharm est un pionnier de la biotechnologie en Afrique, avec plus de 25 ans d’expérience dans la production de biosimilaires. La nouvelle usine XpandC augmentera la capacité de production annuelle, passant de 3 millions de doses à 7,65 millions d’ici à 2032, avec l’introduction de deux nouveaux biosimilaires : Adessia (Humira) pour l’oncologie et Zevanzia (Avastin) pour les maladies auto-immunes. Cette expansion répondra à la demande croissante sur le marché égyptien ainsi que sur les marchés d’exportation tels que l’Algérie, le Maroc et le Nigéria. Environ 32 % de la production devrait être exportée, générant ainsi d’importantes recettes en devises étrangères.
Création d’emplois et impact économique
Ce projet devrait permettre la création de 208 emplois à plein temps, dont 30 % seront occupés par des femmes et 90 % par des jeunes de moins de 35 ans. De plus, il contribuera à réduire les besoins en devises étrangères en remplaçant les importations, renforçant ainsi la résilience économique de l’Égypte. La valeur ajoutée locale est estimée à 446 millions d’euros, dont 137 millions d’euros sont liés aux activités commerciales nationales, 40 % de cette somme soutenant les Petites et moyennes entreprises (PME).
Wafik Saad El Bardissi, président et directeur général de Minapharm, a souligné que cet investissement témoigne de l’engagement de l’entreprise en faveur de l’innovation et de l’accessibilité. « Avec le soutien de la Banque africaine de développement, nous nous développons pour répondre à la demande croissante de l’Afrique en matière de thérapies avancées, garantissant ainsi de meilleurs résultats de santé pour des millions de personnes », a-t-il déclaré.
Une étape clé vers l’autosuffisance pharmaceutique
Cette initiative fait partie de la Stratégie décennale du Groupe de la Banque africaine de développement, de sa Stratégie de développement du secteur privé et de sa Vision 2030 pour l’industrie pharmaceutique africaine. Elle est également alignée avec le Document de stratégie pays pour l’Égypte pour la période 2022-2026.
Ce projet marque une étape importante vers l’autosuffisance pharmaceutique en Afrique, contribuant à réduire la dépendance du continent vis-à-vis des médicaments importés, qui représentent actuellement 90 % de son approvisionnement pharmaceutique.
Moctar FICOU / VivAfrik