Tomates marocaines : L’UE dément les accusations de fraude fiscale, en réponse aux accusations espagnoles

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Le Maroc domine le marché des tomates fraîches en Europe depuis plus d’une décennie, étant le premier exportateur vers l’Union européenne (UE). Cependant, cette position de leader est contestée par plusieurs pays producteurs européens, dont l’Espagne, qui accuse régulièrement le Maroc de pratiques déloyales. La dernière polémique en date porte sur des accusations de fraude fiscale concernant l’importation de tomates marocaines sur le marché européen.

Des accusations rejetées par l’UE

Mais le 22 mars 2025, Christophe Hansen, commissaire européen à l’agriculture et à l’alimentation, a affirmé qu’aucune fraude fiscale n’avait été détectée concernant les importations de tomates marocaines, en réponse à une question de l’eurodéputée espagnole du groupe du Parti populaire européen, Carmen Crespo. Cette dernière avait relayé les préoccupations de la Coordination des organisations d’agriculteurs et d’éleveurs espagnols (COAG), selon lesquelles le Maroc aurait évité de verser environ 71,7 millions d’euros en droits de douane en excédent de quotas.

Le contexte de l’accord UE-Maroc

En vertu de l’Accord de 2012 entre l’UE et le Maroc, les exportateurs marocains sont autorisés à expédier un volume maximal de 285 000 tonnes de tomates fraîches par an vers l’Europe. Cependant, les producteurs espagnols estiment qu’environ 230 000 tonnes supplémentaires seraient introduites chaque année, échappant ainsi aux droits de douane normalement appliqués au-delà de ce quota.

Réponse de l’Union européenne

Bien que Christophe Hansen reconnaisse que les volumes de tomates exportées par le Maroc ont dépassé les quotas, il précise que les autorités douanières européennes ont collecté un total de 81 millions d’euros de droits de douane pour la période 2019-2024 sur ces importations. Selon lui, ces recettes montrent qu’aucune fraude fiscale n’a été identifiée. Il conclut ainsi : « sur cette base, la Commission n’a détecté aucune évasion fiscale. »

Réactions et perspectives

Pour le moment, ni la COAG ni la Fédération Interprofessionnelle Marocaine de la Production et de l’Exportation des Fruits et Légumes (Fifel) n’ont réagi aux déclarations de Christophe Hansen. Cependant, ces déclarations pourraient apaiser les producteurs marocains, qui avaient déjà exprimé leur confiance face aux accusations répétées des producteurs espagnols. Lahoucine Adardour, président de la Fifel, a déclaré à FreshPlaza que « ce n’est pas nouveau, et ce n’est pas surprenant. Les producteurs espagnols tentent depuis des années d’entraver les exportations marocaines, sans succès. »

Le contexte géopolitique et économique

Les tensions sur les exportations de tomates marocaines s’inscrivent dans un contexte plus large de relations commerciales entre le Maroc et l’UE. La semaine dernière, l’Association marocaine des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (APEFEL) a démenti les informations selon lesquelles un accord aurait été signé avec les producteurs de tomates français. Cet accord aurait été censé suspendre temporairement les exportations de tomates marocaines pour éviter que les tomates cerises marocaines et françaises ne se chevauchent sur les rayons pendant la saison française.

Khalid Saidi, président de l’APEFEL, a tenu à clarifier la situation. « Il n’y a jamais eu d’entente pour suspendre les exportations de tomates marocaines pendant une période de l’année. Ce serait contraire aux lois et règlements. Nous ne comprenons pas cette obsession pour les tomates marocaines alors que la balance des échanges avec l’UE est largement en défaveur du Maroc. »

Un marché en croissance

En 2023/2024, le Maroc est resté le premier exportateur de tomates fraîches vers l’UE, avec un volume impressionnant de 528 773 tonnes, selon les données de la Direction générale de l’agriculture et du développement rural. Cette position de leader montre l’importance croissante du Maroc sur le marché européen des tomates, malgré les tentatives répétées de certains producteurs européens de limiter ses exportations.

Moctar FICOU / VivAfrik

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