Un atelier d’idéotypage agroécologique pour la région de la Basse Casamance a été lancé samedi 22 mars 2025 au Cap Skirring, grâce à une initiative du Centre de coopération internationale en recherche agronomique (CIRAD), en partenariat avec l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) et l’Université Assane Seck de Ziguinchor.
Cet événement, qui s’inscrit dans un cadre de collaboration internationale, est également organisé en partenariat avec le Bureau d’analyses macro-économiques (BAME), l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), l’Université de Berne et le Centre CREATES. L’atelier prévu pour cinq jours et qui prend fin ce mercredi 26 mars 2025 offre un espace pour une réflexion collaborative sur le futur agroécologique de la région.
Objectif principal de l’atelier : élaborer un idéotype de territoire agroécologique résilient
L’objectif principal de cet atelier est de coconstruire un idéotype de territoire agroécologique pour la Basse Casamance, un modèle résilient et innovant face aux menaces environnementales et socio-économiques qui touchent la région, telles que la salinisation des sols, la déforestation, la surpêche, l’exode rural, et la perte des valeurs culturelles.
Les organisateurs ont souligné que cette initiative vise à alimenter la planification stratégique des acteurs régionaux en permettant une réflexion collective sur la manière de préserver et valoriser le patrimoine agroécologique et culturel de la région. L’objectif étant de favoriser un développement régional équilibré et durable, tout en répondant aux défis actuels.
Contexte et dynamique de recherche action : une réflexion sur la résilience de la Casamance
Le professeur Tidiane Sané, enseignant-chercheur à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, a rappelé que cette rencontre fait partie d’une dynamique de recherche-action intitulée « Potentiel de résilience et d’autodétermination des territoires agroécologiques menacés ». Selon lui, la Casamance possède un grand potentiel résilient, mais elle est également confrontée à de nombreux défis environnementaux et sociaux.
« La Casamance a un potentiel unique. C’est une région résiliente, avec des bases solides d’autodétermination. Cependant, elle est menacée par des facteurs environnementaux, la fragilité de ses institutions traditionnelles, ainsi que la dégradation de ses écosystèmes », a souligné le professeur Sané.
Thématiques clés de l’atelier : des défis complexes à résoudre pour un développement durable
Au cours des cinq jours d’atelier, les participants se concentreront sur cinq thématiques principales : la gestion durable de la forêt, les produits halieutiques et leur gestion, la valorisation des produits locaux, l’impact du conflit armé casamançais, ainsi que les tensions sociales liées au foncier. Ces thématiques sont cruciales pour identifier les leviers nécessaires à un développement harmonieux et durable de la Casamance.
« Nous voulons identifier les leviers à activer pour que la Casamance puisse enfin accéder au développement tant attendu par la population sénégalaise », a déclaré le professeur Sané.
L’agroécologie comme solution durable : le potentiel de la Casamance
Cherif Siaka Assane Ben Mané, sociologue à l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA), a également partagé son point de vue, en soulignant que la Casamance bénéficie d’un potentiel extraordinaire en matière de pratiques agroécologiques. « La Casamance possède un ancrage profond dans des pratiques agroécologiques, et cet atelier va permettre d’identifier et de traiter les problématiques majeures qui minent la région ».
Une initiative pour un avenir durable en basse Casamance
Cet atelier est une étape clé dans la mise en place de stratégies visant à rendre la Basse Casamance plus résiliente face aux défis environnementaux et socio-économiques actuels. En réunissant des chercheurs, des institutions et des acteurs locaux, cette initiative cherche à poser les bases d’un avenir durable pour cette région du Sénégal, riche de son patrimoine naturel et culturel.
Moctar FICOU / VivAfrik