Le Sénégal met fin au programme de pluies provoquées : Ce que cela signifie pour la gestion des événements climatiques

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Le gouvernement du Sénégal a décidé d’arrêter le Programme d’augmentation de la pluie par ensemencement des nuages, également connu sous le nom de programme des pluies provoquées ou Bawaan, a annoncé la directrice de la météorologie, Dr Aida Diongue Niang, lors d’un entretien accordé à la presse dimanche 23 mars 2025. Cette décision intervient dans un contexte où le pays fait face à des événements climatiques extrêmes, notamment des inondations récurrentes.

« Cette décision d’arrêter le programme intervient dans un contexte de recrudescence des inondations », a expliqué Mme Niang, soulignant que les événements de pluie extrêmes observés ces dernières années ne justifient plus la nécessité de recourir à l’ensemencement des nuages pour provoquer des précipitations.

Le programme des pluies provoquées avait été instauré en 2002 en réponse à la sécheresse sévère qui frappait alors le pays. Inspiré par des initiatives similaires dans des pays comme le Burkina Faso et le Maroc, le Sénégal avait mis en place ce programme dans l’objectif d’augmenter la pluviométrie dans des régions cruciales pour l’agriculture, telles que la zone Sylvo-Pastorale et le bassin arachidier.

Le programme Bawaan a commencé ses premières opérations en 2005, avec le soutien du Maroc. Les activités étaient principalement menées dans les régions de Linguère et Koungheul, où des opérations d’ensemencement des nuages étaient réalisées pour déclencher des pluies artificielles.

Pour garantir l’efficacité du programme, un comité a été constitué, rassemblant des acteurs de divers secteurs : le Génie rural, l’Armée de l’Air, la Gendarmerie nationale, ainsi que plusieurs ministères. La coordination technique du programme était assurée par l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).

Cependant, face à l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes, comme les pluies torrentielles et les inondations de plus en plus fréquentes, le gouvernement sénégalais a estimé qu’il était désormais plus pertinent de s’orienter vers des stratégies d’adaptation au changement climatique, plutôt que de continuer à recourir à des méthodes artificielles pour induire des précipitations.

Moctar FICOU / VivAfrik

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