Le directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) appelle à l’urgence de garantir la sécurité alimentaire tout en protégeant les forêts essentielles à nos systèmes agroalimentaires. Qu Dongyu, a lancé cet appel urgent vendredi 21 mars 2025 dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des forêts, soulignant la nécessité de trouver des solutions pour garantir la sécurité alimentaire mondiale tout en protégeant les forêts, ces « maillons essentiels » de nos systèmes agroalimentaires.
À l’occasion de la Journée internationale des forêts, célébrée sous le thème « Forêts et aliments », M. Dongyu a insisté sur l’importance d’agir immédiatement pour protéger les forêts tout en assurant la sécurité alimentaire pour tous. « Nous devons chercher d’urgence des moyens d’assurer l’alimentation de l’humanité, tout en préservant ces éléments cruciaux que sont les forêts », a-t-il déclaré.
Le directeur général a précisé que la clé pour atteindre cet objectif réside dans la mise en œuvre de solutions intégrant à la fois l’agriculture et la gestion des forêts. Selon lui, les recherches ont révélé que la croissance démographique mondiale est l’un des moteurs principaux de la déforestation.
Qu Dongyu a également souligné que des approches combinant innovation, savoirs traditionnels, et pratiques agricoles durables pourraient améliorer la productivité des terres tout en minimisant l’impact environnemental. Il a recommandé une intensification durable de la production, l’adoption de systèmes agricoles intégrés, et l’appui aux économies circulaires.
Dix millions d’hectares de forêts perdus chaque année
Le directeur général de la FAO a rappelé que malgré leur rôle vital en tant que « supermarchés de la nature », les forêts continuent de subir les conséquences de la déforestation et de la dégradation des terres, causées par les activités humaines. « De 2015 à 2020, environ 10 millions d’hectares de forêts ont été perdus chaque année, ce qui correspond à une surface similaire à celle de la République de Corée », a-t-il précisé.
Parmi les solutions proposées, l’agroforesterie, qui consiste à combiner les arbres et les cultures agricoles, a été identifiée comme une stratégie efficace. Elle permettrait de restaurer les écosystèmes, d’accroître la résilience des cultures, de restaurer les terres dégradées, d’améliorer la diversité alimentaire et d’augmenter les revenus des agriculteurs. M. Dongyu a également souligné que les systèmes sylvopastoraux, qui intègrent les arbres dans les systèmes de pâturage et de culture fourragère, jouent un rôle crucial dans cette démarche.
La restauration des terres dégradées est essentielle
Le Directeur général a mis l’accent sur la nécessité de redoubler d’efforts pour restaurer les plus de 2 milliards d’hectares de terres estimées comme dégradées dans le monde. Il a ajouté que de nouvelles politiques doivent être mises en place pour mieux prendre en compte l’interconnexion entre agriculture et forêts.
« Beaucoup de pays ont déjà intégré l’agroforesterie dans leurs plans climatiques nationaux, mais il est crucial d’étendre cet engagement et de soutenir des politiques qui reconnaissent le rôle fondamental des forêts pour la sécurité alimentaire », a suggéré M. Dongyu.
Il a également insisté sur l’engagement du secteur privé à éliminer la déforestation de ses chaînes de valeur agricoles, avec des mesures concrètes et des résultats mesurables.
Sensibilisation à une consommation plus durable
Le Directeur général a souligné qu’il est primordial de sensibiliser les consommateurs à l’importance d’une alimentation plus saine et d’un mode de vie durable dans le cadre de systèmes agroalimentaires respectueux de l’environnement. Il a ajouté que la réduction des pertes et du gaspillage alimentaire est également essentielle pour soutenir les efforts de préservation des forêts.
« Conserver, gérer et exploiter les forêts de manière durable n’est pas seulement un impératif environnemental, mais une stratégie fondamentale pour la sécurité alimentaire et la diversité des régimes alimentaires », a-t-il conclu. Selon lui, sans de telles mesures, les objectifs de développement durable des Nations Unies, notamment l’élimination de la faim et de la pauvreté et la restauration des écosystèmes, deviendront de plus en plus difficiles à atteindre.
Moctar FICOU / VivAfrik