Migration circulaire : Le premier groupe d’ouvriers agricoles sénégalais part pour l’Espagne, un pas vers un avenir prometteur

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Un groupe pionnier de 17 ouvriers agricoles sénégalais a pris son envol depuis Dakar à destination de l’Espagne le 16 mars 2025, dans le cadre du programme de migration circulaire entre les deux nations. Cette première vague de travailleurs marque une étape clé dans l’exécution de l’accord bilatéral, dont l’objectif est de créer des opportunités de travail réglementées pour les Sénégalais tout en renforçant les relations diplomatiques et économiques entre les deux pays.

Le groupe, composé de neuf femmes et huit hommes, a quitté l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) sous la supervision du Secrétaire d’État aux Sénégalais de l’extérieur, Amadou Chérif Diouf. Ces travailleurs agricoles ont été sélectionnés après un processus rigoureux et constituent le premier contingent d’une série de 370 candidats retenus pour l’année 2025.

Ce programme de migration circulaire s’inscrit dans une coopération de longue date entre le Sénégal et l’Espagne, qui a débuté avec un premier accord en 2008. Depuis lors, de nombreuses avancées ont été réalisées, dont la signature en 2023 d’une Convention-cadre et d’une Déclaration d’entente. Le programme a été renforcé par la visite officielle du Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, à Dakar en août 2024, durant laquelle un Mémorandum d’entente sur la migration circulaire a été adopté, symbolisant l’engagement des deux nations.

Conditions de travail attractives et rémunération compétitive

Les ouvriers agricoles bénéficient de conditions de travail strictement encadrées par le Code du travail espagnol et la Convention collective du secteur agricole. Ils percevront un salaire mensuel compris entre 1.500 et 1.800 euros (soit environ 975.000 à 1.170.000 FCFA), pour un contrat de travail de 40 heures hebdomadaires, avec la possibilité d’effectuer des heures supplémentaires, notamment les week-ends. Cette rémunération, bien supérieure aux salaires habituellement perçus dans le secteur agricole au Sénégal, constitue une incitation majeure pour les candidats.

Cependant, l’un des défis persistants du programme reste le taux de retour des travailleurs à la fin de leur contrat. En 2023, seulement 37,4 % des ouvriers agricoles étaient rentrés au pays après leur mission, bien que ce chiffre montre une légère amélioration par rapport aux années précédentes.

Migration circulaire : Un modèle pour réduire l’émigration irrégulière

Depuis plusieurs années, le Sénégal a intensifié ses efforts pour encadrer l’émigration, en signant des accords avec plusieurs pays européens et du Golfe, notamment l’Espagne, la France, l’Italie, l’Arabie saoudite et le Koweït. Ces accords visent à offrir des alternatives sûres et légales à la migration irrégulière, un phénomène de plus en plus préoccupant.

Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, avait d’ailleurs souligné lors de sa visite à Dakar que ce programme visait à garantir « des flux migratoires sûrs, ordonnés et réguliers ». Une vision partagée par les autorités sénégalaises, qui considèrent la migration circulaire comme un levier de développement économique et une réponse au chômage élevé, particulièrement chez les jeunes.

Un programme en forte demande

L’ouverture des candidatures pour ce programme en janvier 2025 a suscité un engouement considérable : plus de 10.000 candidatures ont été enregistrées en seulement 48 heures, avant même la mise en place du système de candidature en ligne. Finalement, 370 candidats ont été sélectionnés, après un dépôt des dossiers entre le 5 et le 7 février 2025. Cette forte demande reflète la réalité du marché de l’emploi au Sénégal, où le taux de chômage atteignait 20,3 % au troisième trimestre 2024, un taux particulièrement élevé chez les femmes (33 %).

En offrant des opportunités d’emploi structurées à des centaines de travailleurs sénégalais, le programme de migration circulaire apparaît comme une réponse concrète à leurs aspirations professionnelles, tout en contribuant au renforcement des relations bilatérales entre le Sénégal et l’Espagne.

Perspectives d’avenir et renforcement des liens entre les deux nations

Dans les semaines à venir, d’autres cohortes de travailleurs agricoles suivront ce premier groupe, renforçant ainsi les liens économiques et sociaux entre le Sénégal et l’Espagne. Ce programme constitue une solution durable et concertée pour gérer les flux migratoires, en offrant des opportunités légales et sécurisées aux jeunes sénégalais tout en soutenant l’économie agricole espagnole.

Moctar FICOU / VivAfrik

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