Gouvernance mondiale de la biodiversité : Implications pour la préservation du bassin du Congo en 2025

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La gouvernance mondiale de l’environnement est au cœur des préoccupations internationales, et chaque année, les rapports sur l’état de cette gouvernance offrent des perspectives sur les progrès et les défis à relever. Le Bulletin des Négociations Terrestres de l’Institut international pour le développement durable (IISD) vient de publier son aperçu annuel sur la gouvernance environnementale mondiale. Le rapport 2024 met en lumière des avancées significatives, mais soulève aussi des questions cruciales sur la capacité du système multilatéral, en particulier les Conférences des Parties (COP), à répondre aux crises environnementales, sociales et économiques interconnectées, dont celles qui affectent des régions vitales comme le bassin du Congo.

Progrès et défis en 2024 : gouvernance et coopération

Le rapport de l’IISD souligne plusieurs avancées notables sur la scène internationale en 2024. Un point clé a été la coopération renforcée entre les conventions mondiales sur la biodiversité lors de la Conférence de Bern III, une étape importante pour la gestion des écosystèmes fragiles. En outre, des progrès notables ont été réalisés dans la finance climatique, avec la définition d’un nouveau but lors de la COP 29 de Bakou. De plus, le partenariat pour la résilience face aux sécheresses a été officiellement lancé à Riyad, et le Fonds Cali pour la biodiversité a été adopté lors de la COP 16, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour le financement de la protection de la biodiversité mondiale.

Cependant, malgré ces avancées, le rapport fait état de plusieurs occasions manquées. L’absence de délais pour finaliser les négociations sur le panel science-politique concernant les produits chimiques, les déchets et la pollution continue de représenter un obstacle majeur. De plus, le manque de consensus sur un instrument international juridiquement contraignant pour lutter contre la pollution plastique, notamment en milieu marin, constitue une lacune significative dans les efforts de gouvernance environnementale mondiale.

Le rôle grandissant des tribunaux et la nécessité de renforcer les accords multilatéraux

Une autre tendance importante soulignée dans le rapport est le rôle croissant des tribunaux internationaux dans la gestion des défis mondiaux tels que le changement climatique et la pollution chimique. Cette tendance indique une prise de conscience accrue de la nécessité d’un contrôle judiciaire plus rigoureux dans le domaine de la protection de l’environnement. Le rapport souligne également la nécessité de renforcer les liens entre les différents accords multilatéraux environnementaux pour assurer une cohérence dans la mise en œuvre des politiques de protection de l’environnement à l’échelle mondiale.

Implications pour le bassin du Congo

Le bassin du Congo, l’une des plus grandes régions de forêt tropicale au monde et un réservoir de biodiversité inestimable, pourrait se voir directement influencé par ces avancées en matière de gouvernance mondiale. En 2025, la mise en œuvre des décisions issues des COP et des initiatives multilatérales pourrait avoir des implications majeures pour la gestion durable de cette région cruciale.

Préservation de la biodiversité

La biodiversité du bassin du Congo est en danger, notamment en raison de la déforestation et de l’exploitation non durable des ressources naturelles. Les discussions récentes sur la gouvernance de la biodiversité, particulièrement lors de la COP 29 et la Conférence de Bern III, pourraient offrir des solutions pour renforcer la protection de cette zone écologique unique. Les mécanismes de financement mis en place, comme le Fonds Cali, pourraient jouer un rôle central dans l’activation de projets de conservation, notamment pour protéger les forêts et les espèces menacées.

Résilience face aux sécheresses

Le partenariat pour la résilience face aux sécheresses, lancé à Riyad, pourrait également avoir un impact direct sur le bassin du Congo, où les changements climatiques entraînent une variabilité croissante des précipitations et des sécheresses. Le financement pour soutenir les projets d’adaptation au changement climatique et améliorer la gestion de l’eau dans cette région pourrait renforcer la résilience des communautés locales face aux conditions climatiques extrêmes.

Lutte contre la déforestation et la désertification

La gestion durable des terres et des forêts du bassin du Congo est également au cœur des discussions sur la déforestation et la désertification. Bien que la région soit un pilier essentiel pour la régulation du climat mondial, elle fait face à des pressions croissantes, notamment à cause de l’agriculture illégale et de l’exploitation forestière. Les initiatives mondiales visant à renforcer les mécanismes de gouvernance et à augmenter le financement de la lutte contre la déforestation pourraient avoir un impact direct sur la protection des forêts du bassin du Congo.

Le rapport 2024 de l’IISD met en lumière les progrès réalisés en matière de gouvernance mondiale de l’environnement, tout en soulignant les défis persistants. Pour le bassin du Congo, les décisions prises lors des conférences internationales et les mécanismes de financement qui en découlent pourraient jouer un rôle crucial dans la préservation de sa biodiversité unique, dans le renforcement de sa résilience face aux sécheresses et dans la lutte contre la déforestation. En 2025, la mise en œuvre effective de ces engagements sera déterminante pour l’avenir écologique de cette région clé du monde.

Moctar FICOU / VivAfrik

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