La fuite de gaz détectée sur la plateforme de Grand Tortue Ahmeyim (GTA), située au large des côtes du Sénégal et de la Mauritanie, a été complètement colmatée, a annoncé BP, l’opérateur principal du site. Cet incident, qui avait été découvert il y a trois semaines, a suscité des inquiétudes majeures, notamment parmi les ONG et les communautés locales.
La fuite s’était produite sur l’un des quatre puits de production du gisement, le 19 février 2025, et avait entraîné des préoccupations liées aux risques environnementaux. BP a précisé qu’un dispositif d’étanchéité a été installé le 12 mars 2025 pour stopper l’écoulement de gaz. « Nous avons constaté visuellement que l’écoulement de bulles a cessé », a indiqué l’entreprise dans un communiqué. Cet événement a eu lieu trois semaines après que l’incident ait été signalé, attirant ainsi l’attention des autorités et des organisations internationales.
Le champ gazier de Grand Tortue Ahmeyim, situé dans les eaux internationales entre le Sénégal et la Mauritanie, a débuté son exploitation en janvier 2025. Le projet est opéré par BP en collaboration avec l’entreprise américaine Kosmos Energy, la Société du pétrole du Sénégal (Petrosen) et la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH). La production annuelle prévue est d’environ 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL).
L’incident a suscité des préoccupations, notamment de la part de Greenpeace, qui a exigé la publication immédiate de données indépendantes sur l’ampleur de la fuite et les mesures prises pour y remédier. L’ONG a exprimé ses inquiétudes concernant les impacts environnementaux potentiels de cette fuite de gaz dans une zone aussi fragile.
De son côté, une association de pêcheurs artisanaux de Saint-Louis, une ville côtière située dans le nord du Sénégal et proche du site gazier, a exprimé ses craintes quant aux conséquences possibles sur les écosystèmes marins. Cependant, BP a affirmé que l’impact environnemental de la fuite serait limité, en raison de la faiblesse du débit et des caractéristiques spécifiques du gaz et des condensats présents sur le site. L’entreprise a également souligné qu’une surveillance continue, des inspections visuelles et des tests supplémentaires seront effectués afin de prévenir toute autre fuite.
Enfin, BP a rassuré les parties prenantes en précisant que la production des trois autres puits du site avait continué sans interruption pendant les travaux de réparation.
Moctar FICOU / VivAfrik