La guerre civile dévastatrice au Soudan entraîne des conséquences humanitaires catastrophiques, mettant en péril la vie de millions de personnes à travers le pays. Alors que le conflit se poursuit, les besoins humanitaires au Soudan ont atteint des niveaux jamais vus auparavant. En 2025, environ 30 millions de Soudanais ont besoin d’aide humanitaire, et plus de 8,8 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays. Près de 3,5 millions de réfugiés ont traversé les frontières pour chercher refuge dans les pays voisins, fuyant la violence et la destruction qui ont ravagé leur pays.
En raison de cette crise, environ 25 millions de personnes sont actuellement confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, soit plus de la moitié de la population. Ce chiffre représente « le niveau de faim le plus élevé de l’histoire du pays », selon les experts humanitaires. Une situation qui ne cesse de se détériorer, d’autant plus que les réductions de financement humanitaire mettent en péril l’aide vitale pour les millions de femmes, d’enfants et de groupes vulnérables à travers le Soudan. « Les réductions soudaines de financement par les principaux donateurs gouvernementaux sont un coup dévastateur pour l’aide humanitaire au Soudan, un pays en proie à l’une des crises humanitaires les plus meurtrières de notre époque », a averti une organisation humanitaire internationale.
Les principales nations donatrices ont annoncé récemment des coupes radicales et des suspensions de financement, un coup dur pour les organisations humanitaires qui s’efforcent d’apporter leur aide à environ 21 millions de personnes en détresse cette année. En conséquence, les Nations Unies ont mis en garde, lundi 10 mars 2025, que sans financement urgent, la famine risque de se propager à l’ensemble du Soudan dans les mois à venir.
Cette réduction de l’aide survient alors que les besoins n’ont jamais été aussi graves. Le Soudan, un pays d’Afrique du Nord-Est, fait face à la crise alimentaire la plus grave au monde. La famine a déjà été confirmée en décembre 2024 dans cinq régions, dont les camps de Zamzam, Al Salam et Abu Shouk au Darfour du Nord, ainsi que les Monts Nouba, au sud du pays. Ces zones ont été particulièrement touchées par la guerre et les conditions climatiques extrêmes, exacerbant la pénurie alimentaire.
Les donateurs humanitaires ont été une bouée de sauvetage pour le Soudan depuis des décennies. En 2024, ces donateurs ont fourni 1,8 milliard de dollars pour le plan d’intervention humanitaire, soutenant ainsi les besoins essentiels d’au moins 15,6 millions de personnes. Pourtant, en 2025, les besoins sont encore plus importants. Plus de 4,2 milliards de dollars sont nécessaires pour répondre à la crise actuelle, mais à ce jour, seuls 6,3 % des fonds nécessaires ont été reçus.
Les appels à l’aide se multiplient, avec des responsables humanitaires exhortant les donateurs à reconsidérer leurs décisions de réduire le financement. « C’est le moment où tout doit être mis en œuvre pour sauver des vies. J’appelle tous nos principaux donateurs à revoir leur position concernant la réduction du financement humanitaire vital pour le Soudan », a déclaré un responsable des Nations Unies. Les organisations humanitaires demandent également aux gouvernements, aux fondations, aux secteurs privés et aux particuliers de se mobiliser d’urgence pour combler le vide laissé par ces coupes dramatiques.
Moctar FICOU / VivAfrik