Total se retire du Burkina Faso après 70 ans de présence : Un nouveau tournant dans la souveraineté économique africaine

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Le groupe pétrolier français Total annonce son retrait du Burkina Faso après plus de 70 ans de présence dans ce pays du Sahel. Ce départ, qui survient après celui du Mali en janvier 2025, marque une étape importante dans l’histoire du groupe en Afrique de l’Ouest, en particulier dans un contexte d’insécurité croissante et de tensions diplomatiques entre Paris et les pays du Sahel.

Le 18 février 2025, Total a officiellement confirmé sa sortie du marché burkinabé lors d’une rencontre avec le ministre burkinabè de l’Industrie et du Commerce, Serge Poda. À cette occasion, il a été annoncé que Total céderait son réseau de 170 stations-service au groupe burkinabé Coris Investment Group. Ce dernier, connu pour sa diversification dans plusieurs secteurs économiques, reprend ainsi les activités de distribution de Total, marquant un changement majeur dans le paysage énergétique du pays.

Une nouvelle ère pour Coris Investment Group et la souveraineté économique africaine

Le groupe Coris Investment, bien implanté dans les secteurs de la banque et de l’assurance, se diversifie désormais dans l’énergie. Il avait déjà pris le contrôle de la filiale de Société Générale au Tchad, et sa prise de contrôle du réseau de stations-service de Total au Burkina Faso est une nouvelle étape dans son expansion. Ce développement témoigne d’un élan croissant vers la souveraineté économique en Afrique, où de plus en plus d’acteurs locaux prennent le relais dans des secteurs stratégiques comme l’énergie.

Badara Mbacké, responsable du développement commercial de Total en Afrique de l’Ouest, a exprimé son optimisme quant à cette transition. « Nous sommes heureux de remettre ces opérations entre les mains d’une entreprise burkinabè d’envergure. Nous espérons que cette opération assurera la continuité des services pour nos clients industriels et privés », a-t-il déclaré.

Le retrait de Total : Contexte géopolitique et sécuritaire en Afrique francophone

L’annonce de la cession des activités de Total au Burkina Faso s’inscrit dans une tendance plus large de retrait du groupe pétrolier de plusieurs pays africains. Depuis le début des années 2010, Total a progressivement réduit sa présence dans des pays d’Afrique francophone en raison des conditions géopolitiques et sécuritaires difficiles. En plus de la Centrafrique, du Niger, et du Tchad, Total avait déjà quitté le Mali quelques semaines auparavant, dans un contexte de détérioration de la situation sécuritaire et de tensions diplomatiques croissantes avec Paris.

Le départ de Total du Burkina Faso reflète les défis complexes auxquels le groupe est confronté dans la région du Sahel, où l’instabilité politique et les attaques terroristes rendent les investissements à long terme plus risqués.

Un changement de stratégie pour Total en Afrique de l’Ouest

Ce retrait marque un tournant dans la stratégie de Total en Afrique de l’Ouest. Le groupe, autrefois acteur clé dans le secteur pétrolier et gazier de la région, semble désormais se concentrer davantage sur les marchés émergents et sur des projets où il peut mieux gérer les risques liés à l’insécurité et aux tensions politiques.

Un défi et une opportunité pour le Burkina Faso et l’Afrique

Le départ de Total ouvre une nouvelle ère pour le secteur énergétique au Burkina Faso. Il met en lumière la nécessité pour les pays africains de renforcer leur souveraineté économique et d’encourager l’implication d’acteurs locaux dans des secteurs stratégiques. Pour Coris Investment Group, ce rachat représente une occasion unique de solidifier sa position de leader dans le domaine de l’énergie et de contribuer au développement économique du pays.

Moctar FICOU / VivAfrik

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