Projet de recherche sur l’impact du changement climatique sur les maladies non transmissibles au Sénégal lancé par l’APHRC

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Le Centre de recherche africain sur la population et la santé (APHRC), en collaboration avec la London School of Hygiene and Tropical Medicine et le ministère de la Santé et de l’Action sociale, développe un projet de recherche visant à produire des données scientifiques et probantes sur les interactions entre les maladies non transmissibles (MNT) et le changement climatique.

Le Dr Cheikh Faye, directeur du Bureau régional de l’APHRC pour l’Afrique de l’Ouest, a souligné que ces interactions sont peu étudiées en Afrique subsaharienne, où les données scientifiques sur ce sujet sont limitées. Il a fait ces remarques lors d’une rencontre d’échange sur la pertinence de ce projet de recherche.

« Ces interactions sont mal comprises, bien qu’elles soient influencées par des dynamiques communes telles que l’urbanisation, l’augmentation des transports motorisés et les émissions de gaz à effet de serre », a expliqué le Dr Faye. Il a ajouté que cette étude, qui durera trois ans et débutera en mars 2025, collectera des données sanitaires et environnementales sur des sites ciblés à Dakar, Kaolack, Saint-Louis et Matam.

Cette étude vise à relever les défis pour mieux comprendre la relation complexe entre la chaleur et la santé. La Dr Sokhna Thiam, immunologiste environnementaliste et chercheure à l’unité climat, environnement et santé de l’APHRC, a expliqué que l’étude explorera comment la chaleur, la qualité de l’air et les espaces verts interagissent et contribuent aux maladies non transmissibles dans les villes sénégalaises.

Instigatrice de cette étude, la Dr Thiam a précisé que des maladies cardiovasculaires, rénales et respiratoires sont souvent liées à des facteurs spatiaux et au changement climatique extrême, comme des températures élevées, une augmentation des précipitations entraînant des risques d’inondation, des maladies hydriques, la pollution de l’air et la perte d’espaces verts.

La Dr Codou Badiane Mané, point focal santé et environnement au ministère de la Santé et de l’Action sociale, a souligné l’importance capitale de cette étude, précisant qu’elle permettra d’obtenir des preuves scientifiques sur la relation entre le changement climatique et la santé.

« Nous avons urgemment besoin des résultats de cette étude, surtout que nous sommes en train d’élaborer des documents politiques clés tels que le Plan national d’adaptation aux changements climatiques, le système d’alerte précoce aux vagues de chaleur, et le projet de résilience face aux changements climatiques », a affirmé la Dr Mané. Elle a insisté sur la nécessité de preuves scientifiques pour lier les données sanitaires et les données climatiques dans le développement des politiques.

La Dr Mané a également mentionné que des études partielles ont été réalisées par des institutions de recherche, mais ces dernières se sont avérées insuffisantes pour produire des résultats concrets. Des chercheurs, des spécialistes des maladies chroniques, des urbanistes, des experts en environnement, des géographes, des sociologues ainsi que des membres du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) ont participé à cette rencontre.

Moctar FICOU / VivAfrik

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