Lors du 22ème Congrès international et exposition de l’Association africaine de l’eau et de l’assainissement (AAEA), qui se déroule du 16 au 20 février 2025 à Kampala en Ouganda, le président de l’Association panafricaine des acteurs de l’assainissement, Ibra Sow, a annoncé un projet ambitieux destiné à résoudre les problèmes d’assainissement des villes africaines. Le projet, intitulé « Une ville, une station de traitement de boue de vidange », vise à installer des stations de traitement de boues de vidange dans chaque ville du continent, avec un accent particulier sur la sensibilisation et la mobilisation des ressources pour financer ces infrastructures.
Un projet essentiel pour l’assainissement urbain en Afrique
Ibra Sow a expliqué que ce projet était non seulement nécessaire mais aussi réaliste pour de nombreuses villes africaines. Il a souligné que dans certains pays, comme le Sénégal, les stations de traitement de boues de vidange sont déjà multiples, avec 18 stations opérationnelles et 30 autres en cours de développement. « Le Sénégal a déjà dépassé l’idée de ‘une ville, une station », a-t-il précisé, mettant en lumière l’avance de certains pays en matière de traitement des boues de vidange. En revanche, il a souligné que d’autres nations du continent ne disposent même pas d’une seule station de traitement de boues.
Informer et sensibiliser pour une meilleure gestion des stations
Dans le cadre de ce projet, Ibra Sow a insisté sur la nécessité de sensibiliser les acteurs, en particulier les maires des communes, pour qu’ils prennent des décisions informées concernant l’installation et la gestion de ces stations de traitement. Selon lui, cette tâche ne doit pas être laissée aux municipalités qui, souvent, n’ont pas les ressources nécessaires pour mener à bien de tels projets. « Il est essentiel d’accompagner les autorités locales dans la mise en place de ces infrastructures sanitaires », a-t-il affirmé.
L’un des défis majeurs réside dans la mobilisation de financements pour ces projets d’assainissement. Ibra Sow a expliqué que bien qu’il existe des institutions financières dédiées, il est crucial pour les acteurs locaux de savoir comment accéder à ces fonds pour concrétiser leurs projets d’assainissement.
La formation des maires, clé de la réussite
Le président de l’Association Panafricaine des Acteurs de l’Assainissement a également souligné l’importance de l’implication des maires dans les discussions sur l’assainissement. Il a estimé que les maires devraient participer davantage aux rencontres et forums dédiés à l’assainissement afin d’acquérir les connaissances nécessaires pour entretenir et maintenir les stations de traitement de boues de vidange dans leurs villes. « Ces maires auront lors de ces rencontres assez d’informations pour la maintenance et l’entretien de leurs stations de traitement de boues de vidange, en plus de savoir comment trouver des financements pour leurs programmes d’assainissement », a-t-il ajouté.
L’AAEA : Un acteur central du secteur de l’assainissement en Afrique
L’Association africaine de l’eau et de l’assainissement joue un rôle fondamental dans la promotion de l’assainissement à travers le continent. En rassemblant plus de 237 membres, dont 100 opérateurs publics de plus de 40 pays africains, l’AAEA soutient les initiatives visant à améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement dans les villes africaines. Le Congrès international et l’exposition organisés par l’AAEA sont des événements majeurs dans le calendrier du secteur de l’eau, attirant des acteurs clés du secteur, des responsables gouvernementaux et des experts internationaux.
Moctar FICOU / VivAfrik