Le Circular Economy Powered Renewable Energy Center (CEPREC), un centre panafricain dédié à l’innovation énergétique, a été lancé lundi 10 février 2025 avec un financement de 3,5 millions de livres sterling (environ 4,4 millions de dollars américains) provenant du Ayrton Fund du gouvernement britannique. Cette initiative ambitieuse vise à transformer le secteur énergétique en Afrique en intégrant les principes de l’économie circulaire et en développant des solutions énergétiques durables à partir des déchets.
Le CEPREC entend jouer un rôle essentiel dans l’accélération de l’innovation dans le domaine des énergies renouvelables, en transformant des matériaux et des ressources souvent considérés comme des déchets en solutions énergétiques efficaces et durables. Ce modèle, qui lie économie circulaire et énergies renouvelables, représente une approche novatrice face aux défis énergétiques de l’Afrique subsaharienne, où près de 600 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité.
Avant son lancement officiel, le CEPREC était déjà actif dans six pays africains (Nigeria, Afrique du Sud, Sierra Leone, Namibie, Kenya et Rwanda), où il a collaboré avec des chercheurs, des industriels, ainsi que des décideurs pour développer des solutions adaptées aux réalités locales. L’objectif est de promouvoir des micro-réseaux circulaires capables de transformer les déchets en ressources, tout en renforçant les capacités locales par la formation, la recherche appliquée et la collaboration intersectorielle.
Le professeur Muyiwa Oyinlola, directeur du CEPREC et professeur d’innovation pour le développement durable à l’Université de Montfort, a souligné : « Le CEPREC a été créé pour transformer notre perception des déchets en les convertissant en opportunités, responsabilisant ainsi les communautés locales et stimulant la transformation économique. Cette initiative représente un tournant pour l’Afrique et servira de référence pour les solutions énergétiques durables sur le continent. »
En parallèle de son ambition de changer la gestion des déchets, le CEPREC répond à la crise énergétique persistante que traverse l’Afrique subsaharienne. De nombreuses organisations, dont l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), indiquent que la région doit se tourner vers des solutions durables et accessibles, comme les énergies renouvelables, pour remédier à la crise énergétique. Les modèles d’économie circulaire, qui maximisent la valorisation des déchets et des ressources locales, sont particulièrement prometteurs pour cette transition énergétique.
Avec une approche intégrée et multisectorielle, le CEPREC pourrait servir de modèle pour d’autres initiatives en Afrique, tout en jouant un rôle clé dans la création de solutions énergétiques durables qui répondent aux défis spécifiques du continent. Son impact potentiel va au-delà de l’énergie, car il pourrait également stimuler la croissance économique et renforcer la résilience des communautés africaines face aux défis climatiques et environnementaux.
Moctar FICOU / VivAfrik