Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire, Balla Moussa Fofana, a annoncé, jeudi 30 janvier 2025, à Saint-Louis (nord du Sénégal), qu’il avait reçu plus de vingt offres d’entrepreneurs prêts à investir dans l’industrie de la transformation des déchets plastiques. Cette annonce a eu lieu lors de l’ouverture des journées de concertation sur la gouvernance de proximité et la valorisation des déchets municipaux, un événement important qui se déroule sur trois jours.
Le ministre Fofana a souligné que de plus en plus d’entrepreneurs s’intéressent à l’industrie de la gestion des déchets plastiques, voyant en elle une opportunité d’investissement profitable tout en contribuant à la préservation de l’environnement. « Chaque jour, je reçois des propositions d’entrepreneurs prêts à investir dans cette filière », a-t-il déclaré, mettant en avant l’importance croissante de l’économie circulaire au Sénégal.
Les journées de concertation ont pour objectif de formuler des recommandations visant à transformer la gouvernance de proximité et améliorer la gestion des déchets municipaux. Selon le ministre, ces rencontres devraient permettre de mettre en place un cadre plus efficace pour valoriser les déchets et encourager les investissements dans cette industrie prometteuse. Il a également souligné que ces discussions aboutiront à un changement systémique dans la gestion des déchets au Sénégal.
Le ministre a évoqué la nécessité de revoir la fiscalité locale en adoptant le principe du « pollueur-payeur » afin de responsabiliser les acteurs économiques dans la gestion des déchets. « La balle est dans notre camp et nous devons agir rapidement pour favoriser la transformation des déchets plastiques en produits à valeur ajoutée tels que les pavés, le carburant ou même les fertilisants », a-t-il expliqué.
Le ministère des Finances, selon M. Fofana, est également prêt à soutenir des initiatives dans ce domaine et à réfléchir à la création d’un fonds municipal exclusivement dédié à la valorisation des déchets. Ce fonds pourrait soutenir les projets d’investissement dans la transformation des déchets plastiques et leur réutilisation dans diverses industries.
Dans le cadre de la stratégie nationale de développement, l’Agenda Sénégal 2050 repose sur la capacité du gouvernement à mobiliser des ressources pour garantir un développement économique durable. Le ministre a rappelé que la réussite de cet agenda dépendra de la coordination des efforts entre les autorités publiques, les entreprises, et la société civile. L’objectif est de créer un environnement propice à un développement urbain et économique durable.
Le ministre a aussi évoqué les deux grandes rencontres déjà organisées sur des thématiques spécifiques aux collectivités territoriales. Ces réunions avaient pour but d’approfondir les sujets relatifs à la décentralisation et à la gestion des déchets, en vue de favoriser une gouvernance locale plus efficace. La participation active de tous les acteurs est jugée essentielle pour atteindre les objectifs de développement durable.
Aïda Mbaye Dieng et Badara Samb, respectivement représentantes de la mairie de Saint-Louis et de l’Union des Associations de Département, ont insisté sur l’urgence des réformes nécessaires pour une décentralisation plus bénéfique aux populations locales. Les représentants des maires du Sénégal, des chefs de village, et des associations de quartiers ont également pris part à cette rencontre, soulignant l’importance d’une gestion des déchets plus collaborative et inclusive à l’échelle locale.
Moctar FICOU / VivAfrik
