Sommet africain de l’énergie 2025 : Accélérer l’intégration régionale et les infrastructures transfrontalières pour un marché unique africain de l’électricité durable

0

Lors du Sommet africain de l’énergie – Mission 300 qui s’est tenu à Dar es Salaam, des experts de haut niveau ont souligné l’importance cruciale de renforcer l’intégration régionale et de développer des infrastructures transfrontalières pour réussir la mise en place du marché unique africain de l’électricité (AfSEM). L’énergie étant essentielle pour le développement économique et social du continent, il devient impératif de repenser l’approche des questions électriques en Afrique, a expliqué Kevin Kariuki, vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) chargé de l’Électricité, de l’Énergie, du Climat et de la Croissance verte.

Un marché unique de l’électricité : un catalyseur pour le développement durable de l’Afrique

Les discussions ont mis en lumière plusieurs aspects clés pour la mise en œuvre du plan directeur continental en matière d’électricité, qui vise à créer un marché unique de l’électricité d’ici à 2040. Ce projet ambitieux nécessite des investissements estimés à 1 300 milliards de dollars pour permettre à l’Afrique de tirer parti de son potentiel énergétique tout en renforçant la compétitivité et la durabilité des secteurs électriques à l’échelle continentale.

Le marché unique de l’électricité, qui inclura 54 États membres africains, est présenté comme un levier majeur pour une approche intégrée et harmonisée. Kamugisha Kazaura, directeur de l’Infrastructure et de l’Énergie à la Commission de l’Union africaine, a insisté sur la nécessité de créer un marché harmonisé et compétitif en s’appuyant sur l’intégration régionale des réseaux électriques, un élément essentiel de la mise en œuvre du programme de la Mission 300.

Renforcer les partenariats et mobiliser les investissements

Les partenariats ont été identifiés comme un élément fondamental pour la réussite de ce projet. La Banque mondiale et la Banque africaine de développement travaillent de concert avec des partenaires régionaux et internationaux pour mettre en place des projets d’infrastructures énergétiques destinés à attirer des investisseurs et à réduire les obstacles à la réalisation du marché unique de l’électricité.

Victoria Kwakwa, vice-présidente de la Banque mondiale pour l’Afrique australe, a expliqué que la coopération internationale joue un rôle central pour réussir l’intégration des marchés énergétiques, citant des exemples comme l’interconnexion entre le Kenya et l’Éthiopie. Ces initiatives permettent de renforcer les capacités de la région et de faciliter les échanges transfrontaliers, un aspect clé pour la transition énergétique de l’Afrique.

Importance de la connectivité régionale et des réformes structurelles

Les experts ont également mis l’accent sur le rôle essentiel de la connectivité régionale dans le développement des infrastructures énergétiques. Kamugisha Kazaura a détaillé le travail de l’Union africaine pour mettre en place des mécanismes tarifaires harmonisés, en facilitant les échanges entre pools énergétiques et en soutenant les institutions régionales de régulation. Ces mesures contribueront à l’alignement des normes et régulations à l’échelle du continent, afin de renforcer l’intégration des systèmes énergétiques régionaux.

Pour que cette intégration régionale réussisse, des réformes du secteur de l’énergie sont nécessaires pour créer des synergies à l’échelle continentale, ont indiqué les intervenants. Des investissements dans les réseaux de transmission sont également essentiels pour garantir un accès équitable à l’électricité et soutenir la transition énergétique de manière durable.

Les infrastructures et le soutien international

Les partenariats financiers et techniques continueront de jouer un rôle déterminant pour l’atteinte des objectifs de l’AfSEM. Jochen Flasbarth, secrétaire d’État au ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), a annoncé un soutien de 16,5 millions d’euros pour l’assistance technique à la Commission de l’Union africaine dans le domaine de l’électricité. Ces actions visent à soutenir l’Afrique australe en particulier, dans son objectif de renforcer les infrastructures transfrontalières.

En parallèle, Francesco La Camera, directeur général de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), a souligné l’importance de la qualité des infrastructures pour attirer les investissements et garantir la bancabilité des projets énergétiques africains.

Un cadre règlementaire solide pour la réalisation de la Mission 300

Le Sommet de Dar es Salaam a aussi été un lieu privilégié pour aborder les enjeux réglementaires nécessaires à l’intégration régionale. Kevin Kariuki a annoncé que les chefs d’État s’engageront activement à créer un environnement règlementaire propice à la mise en œuvre de la Mission 300. Ces engagements sont cruciaux pour la mise en place d’une zone énergétique transfrontalière et pour garantir un environnement favorable au développement durable des infrastructures énergétiques en Afrique.

Moctar FICOU / VivAfrik

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

La période de vérification reCAPTCHA a expiré. Veuillez recharger la page.