Côte d’Ivoire : Accélération de la transformation de l’anacarde pour capturer plus de valeur ajoutée d’ici à 2030

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En tant que premier producteur mondial d’anacarde, la Côte d’Ivoire affiche des ambitions ambitieuses pour 2030. Le pays veut transformer localement 50 % de sa récolte de noix de cajou, un objectif qui repose sur le développement de la capacité industrielle nationale et sur un soutien renforcé à l’investissement privé. Cette stratégie s’inscrit dans une volonté de capturer davantage de valeur ajoutée et de créer des emplois durables, tout en soutenant l’économie locale.

Un lancement majeur pour la transformation de l’anacarde

Le ministre ivoirien du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, a inauguré, le 27 janvier 2025, une nouvelle unité de transformation de noix de cajou à Attinguié, dans le cadre de cette stratégie. D’un coût total de 24 milliards FCFA (environ 15,8 millions de dollars), cette installation, construite par l’entreprise singapourienne Valency International, a une capacité de traitement impressionnante de 45 000 tonnes de noix de cajou par an.

Ce lancement marque un point d’orgue dans l’industrie ivoirienne de la transformation de l’anacarde, qui continue de progresser rapidement. L’année 2024 a vu les industriels locaux traiter un total de 344 000 tonnes de noix de cajou, un record qui permet à la Côte d’Ivoire de se classer 3e transformateur mondial, derrière le Vietnam et l’Inde.

Des perspectives optimistes pour 2025 et au-delà

La dynamique du secteur de la transformation de l’anacarde en Côte d’Ivoire devrait se poursuivre en 2025 avec des prévisions très positives. Les autorités ivoiriennes visent la transformation de 400 000 tonnes de noix de cajou cette année, soit environ 34,7 % de la récolte totale attendue de 1,15 million de tonnes.

Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement a mis en place une période exclusive pour les transformateurs locaux, qui se déroule du 24 janvier au 15 mars 2025. Durant cette période, les transformateurs locaux bénéficieront d’un accès prioritaire aux noix brutes avant que le marché n’ouvre à l’exportation. Ce soutien vise à garantir que la production locale soit valorisée au maximum.

Une expansion du secteur de la transformation

L’augmentation prévue de la capacité de transformation repose également sur les nouvelles unités mises en service en 2024, qui devraient atteindre leur pleine capacité en 2025. Par exemple, la société Ecocajou, spécialisée dans le commerce de noix de cajou, a lancé une unité à Odiénné en juin 2024, capable de traiter jusqu’à 15 000 tonnes de noix par an. Un mois plus tard, l’entreprise émiratie Pan African Agro Commodities (PAAC) a lancé son unité de transformation à Boundiali, avec une capacité initiale de 18 000 tonnes, qui pourrait être portée à 150 000 tonnes à terme.

Des investissements étrangers pour booster la transformation

Dans le cadre du Forum d’investissement dans la filière anacarde, organisé le 23 septembre 2024 à Abidjan, des accords d’engagement ont été conclus entre le Conseil du Coton et de l’Anacarde et trois entreprises étrangères. Ces accords représentent un investissement total de 28 millions de dollars dans des projets de transformation de la noix de cajou, un signal fort de la confiance des investisseurs internationaux dans le potentiel de ce secteur stratégique.

Récemment, en novembre 2024, le régulateur de la filière anacarde a signé un accord avec la société émiratie Rosyson, qui prévoit d’investir 24 millions de dollars dans la construction d’une nouvelle usine capable de transformer 60 000 tonnes de noix de cajou par an. Ce type d’investissement démontre l’engagement croissant des acteurs étrangers pour contribuer à la modernisation du secteur ivoirien.

Un avenir prometteur pour la transformation de l’anacarde en Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire est résolument en train de prendre le virage de la transformation de l’anacarde. Grâce à un soutien actif de l’État, à des investissements privés croissants et à des objectifs clairs pour 2030, le pays est bien positionné pour devenir un acteur majeur dans le domaine de la transformation de cette matière première. Cette transformation locale permettra non seulement de capturer une plus grande part de la valeur ajoutée, mais aussi de créer des milliers d’emplois tout en renforçant l’économie ivoirienne.

Moctar FICOU / VivAfrik

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