Dans la région de Kédougou, située à l’est du Sénégal, les acteurs locaux et territoriaux ont récemment bénéficié d’une formation ciblée sur le suivi des normes environnementales et sociales liées au secteur extractif. Cette initiative a pour objectif de renforcer leurs capacités en matière de suivi des impacts environnementaux et sociaux de l’exploitation minière, tout en encourageant une gestion plus transparente des ressources issues de ce secteur.
Serigne Saliou Sène, chargé du projet de contrôle citoyen des entreprises extractives et des finances publiques « À égalité phase 2 » à Enda Lead Afrique Francophone, a expliqué que cette activité visait à améliorer les compétences des acteurs locaux sur le cadre environnemental et social de la Banque mondiale. L’objectif est de mieux suivre la gestion des ressources extractives et de favoriser la transparence dans l’utilisation des revenus générés par ce secteur. La session de formation a été organisée par Enda Lead Afrique Francophone en collaboration avec son partenaire Oxfam.
M. Sène a également annoncé la création d’un cadre local de concertation, conçu en concertation avec les acteurs concernés, afin de faciliter les discussions et les décisions concernant le suivi environnemental et social des activités extractives. Ce cadre définira également les thématiques prioritaires pour la région et les modalités de fonctionnement de ce nouveau mécanisme de concertation.
« Nous avons formé les bénéficiaires sur les méthodes de suivi des revenus issus du secteur extractif, afin de renforcer leur engagement dans le suivi environnemental et social, ainsi que dans la gestion des ressources financières provenant de l’exploitation minière », a ajouté Serigne Saliou Sène. Ces formations visent à promouvoir une approche plus proactive de la part des acteurs locaux, en leur fournissant des outils concrets pour assurer la transparence et la durabilité des activités extractives dans la région.
Oudy Diallo, représentant du Conseil départemental de Kédougou, a évoqué les graves conséquences écologiques de l’exploitation minière dans la région, notamment les impacts dévastateurs des concessions minières et des exploitants illégaux d’orpaillage. « Les impacts écologiques sont énormes à cause de l’exploitation minière, notamment les activités clandestines liées à l’orpaillage qui détériorent considérablement l’environnement local », a-t-il déclaré.
M. Diallo, également responsable du volet Environnement au sein du Conseil départemental de Kédougou, a insisté sur la nécessité pour les entreprises minières opérant dans la région d’augmenter leurs contributions financières aux collectivités locales. « Les sociétés minières doivent renforcer leur financement, notamment pour soutenir les microprojets des collectivités territoriales. Cela permettra aux communautés de bénéficier pleinement des retombées économiques des activités minières », a-t-il recommandé.
Cette formation a été un moment clé pour sensibiliser et outiller les acteurs locaux afin de mieux suivre et gérer les ressources naturelles dans une région où les enjeux environnementaux et sociaux liés à l’exploitation minière sont particulièrement importants.
Moctar FICOU / VivAfrik