Sommet de Kampala 2024 : L’Afrique trace sa nouvelle feuille de route pour la sécurité alimentaire et l’agriculture durable

0

Du 9 au 11 janvier 2024, l’Afrique a tourné son regard vers la capitale ougandaise, Kampala, où un sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) a réuni ministres et experts du continent pour discuter de l’avenir agricole de la région. L’objectif principal de ce sommet : élaborer une stratégie continentale visant à renforcer la sécurité alimentaire face aux nombreux défis qui se dressent sur la route de l’agriculture africaine.

Une déclaration historique : la déclaration de Kampala

Le samedi 11 janvier 2025, troisième et dernier jour du sommet, a été marqué par l’adoption de la Déclaration de Kampala, un document stratégique essentiel qui servira de feuille de route pour l’agriculture africaine dans les prochaines décennies. Cette nouvelle déclaration fait suite aux engagements pris lors des sommets précédents de Maputo (2003) et de Malabo (2014), qui avaient déjà mis l’accent sur la nécessité de transformer le secteur agricole du continent. La Déclaration de Kampala prend en compte les nouveaux enjeux de sécurité alimentaire et de résilience face aux crises agricoles qui frappent le continent.

Sécurité alimentaire : un enjeu crucial pour l’Afrique

Aujourd’hui, plus de 280 millions d’Africains souffrent de la faim, un chiffre alarmant pour un continent riche en terres agricoles. Les causes de cette crise sont multiples : des systèmes agricoles vulnérables face aux chocs climatiques (sécheresses, inondations), des conflits prolongés qui perturbent les chaînes de production, et une croissance démographique rapide qui exerce une pression croissante sur les ressources alimentaires. La sécurité alimentaire est donc devenue un enjeu de taille, et les leaders africains reconnaissent qu’une action collective et urgente est indispensable pour répondre aux besoins alimentaires de la population.

Une nouvelle stratégie pour une production agricole durable et inclusive

La nouvelle stratégie adoptée lors du sommet de Kampala repose sur plusieurs mesures clés, notamment le renforcement de la production durable, en mettant l’accent sur des méthodes agricoles respectueuses de l’environnement et adaptées aux réalités locales ; stimuler le commerce intra-africain, en créant des réseaux commerciaux solides entre les pays du continent pour réduire la dépendance aux importations alimentaires et renforcer la résilience économique et promouvoir l’inclusion des jeunes et des femmes dans le secteur agricole, en leur offrant des opportunités pour participer activement à la production et à la gestion des ressources agricoles.

Stephen Byantware, directeur des Ressources céréalières au ministère de l’Agriculture de l’Ouganda, a souligné l’importance d’une action collective face aux défis agricoles : « Les invasions causées par les perturbations climatiques, comme les criquets pèlerins ou la chenille légionnaire, ne respectent pas les frontières. Ces phénomènes affectent toute l’Afrique, des inondations du Soudan du Sud aux glissements de terrain en Ouganda. Il est crucial d’agir ensemble pour faire face à ces défis communs ».

Devancer les défis : l’appel à l’action

Face à une population jeune et croissante, l’Afrique mise sur son potentiel agricole pour nourrir ses habitants et stimuler son développement. Parmi les solutions proposées, on retrouve la promotion de cultures à haute densité nutritionnelle et le renforcement de la gouvernance des systèmes agro-alimentaires pour assurer une meilleure gestion des ressources et des marchés agricoles. Selon le ministre de l’Agriculture ougandais, « Nous devons avancer, non pas avec notre époque, mais en la devançant », un appel à l’innovation pour anticiper et résoudre les crises agricoles avant qu’elles ne surviennent.

Une feuille de route pour l’avenir de l’agriculture Africaine

Le sommet de Kampala a permis de jeter les bases d’une nouvelle ère pour l’agriculture en Afrique. En adoptant la Déclaration de Kampala, l’Union africaine a envoyé un message fort : l’agriculture doit être au cœur de la transformation économique et sociale du continent. L’engagement collectif des pays africains est essentiel pour relever les défis agricoles et garantir un avenir alimentaire stable et durable pour les générations à venir.

Moctar FICOU / VivAfrik

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

La période de vérification reCAPTCHA a expiré. Veuillez recharger la page.