2024 : L’année la plus chaude jamais enregistrée, dépassant le seuil de 1,5°C de réchauffement climatique

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L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a officiellement annoncé le 10 janvier 2025 que l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, avec une température mondiale moyenne ayant franchi pour la première fois la barre symbolique de 1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle. Ce seuil, fixé par l’Accord de Paris de 2015, était considéré comme un limite à ne pas dépasser pour éviter les pires impacts du changement climatique. Cependant, 2024 marque un tournant inquiétant dans cette lutte mondiale.

Des températures extrêmes et des événements climatiques dévastateurs

D’après l’OMM, cette année a été marquée par des températures record aussi bien à la surface des terres que des océans. Ces conditions exceptionnelles ont entraîné des phénomènes météorologiques extrêmes tels que des vagues de chaleur, des incendies de forêt, des inondations et des sécheresses, affectant des millions de personnes à travers le monde. Ces événements ont causé des pertes humaines tragiques, des destructions massives d’infrastructures et ont eu des répercussions dévastatrices sur les économies locales. Clare Nullis, porte-parole de l’OMM, a souligné que « ces conditions ont détruit des vies, des moyens de subsistance et des rêves », ajoutant que 2024 fut « une année extraordinairement chaude ».

L’impact du réchauffement sur les océans et les glaciers

Une étude récente sur le réchauffement des océans a révélé que les océans ont atteint des températures jamais observées, non seulement en surface mais jusqu’à 2 000 mètres de profondeur. L’OMM a précisé que 90 % de l’excès de chaleur généré par le réchauffement climatique est stocké dans les océans. Cette montée en température a des conséquences dramatiques, notamment le recul des glaciers et des calottes glaciaires dans des régions du monde entier. L’OMM a également rapporté que l’augmentation de la chaleur océanique entre 2023 et 2024 a atteint 16 zettajoules (ZJ), soit une quantité colossale de chaleur, amplifiant ainsi les phénomènes climatiques extrêmes.

Le seuil de 1,5°C : un objectif en péril

Bien que l’Accord de Paris visait à limiter le réchauffement à bien en deçà de 2°C, avec un objectif de 1,5°C, 2024 marque un moment critique, car il semble que la température moyenne mondiale ait maintenant dépassé ce seuil. En analysant les données de plusieurs ensembles internationaux, l’OMM a constaté une augmentation moyenne mondiale de 1,55°C par rapport à la période préindustrielle (1850-1900). Même si deux ensembles de données n’ont pas franchi ce seuil, la tendance générale reste inquiétante.

Des actions urgentes et des politiques climatiques renforcées

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a réagi à cette annonce en exhortant tous les gouvernements à adopter immédiatement de nouveaux plans d’action nationaux pour le climat. Ces plans doivent viser à limiter l’augmentation de la température mondiale à long terme à 1,5°C, un objectif qui semble de plus en plus difficile à atteindre. Guterres a insisté sur le fait que « les températures de 2024 imposent une action climatique sans précédent pour 2025 », et a précisé que « bien qu’il soit encore possible d’éviter la pire catastrophe climatique, il est impératif que les dirigeants agissent maintenant ».

Le rôle des océans dans la régulation du climat

Les océans jouent un rôle essentiel dans la régulation du climat de la Terre. Selon une étude internationale publiée dans la revue Advances in Atmospheric Sciences, l’océan a atteint des températures record non seulement en surface, mais aussi à des profondeurs de 2 000 mètres. Cette accumulation de chaleur a des effets directs sur les écosystèmes marins, menaçant des espèces et perturbant les cycles climatiques mondiaux. L’OMM rappelle que chaque fraction de degré supplémentaire de réchauffement entraîne des impacts croissants sur les sociétés humaines, la biodiversité et la planète dans son ensemble.

Une décennie d’extrêmes climatiques

2024 ne représente pas un incident isolé mais la continuation d’une décennie de températures extrêmes. Les scientifiques de l’OMM avertissent que chaque fraction de degré supplémentaire de réchauffement a des conséquences dévastatrices, renforçant ainsi l’urgence d’une action climatique internationale forte et immédiate.

Moctar FICOU / VivAfrik

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