L’augmentation inquiétante de la contrebande de cacao en Côte d’Ivoire : Une menace pour l’économie et le développement local

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La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, fait face à une crise de plus en plus préoccupante : l’intensification de la contrebande de fèves de cacao. Selon plusieurs exportateurs ivoiriens cités par Reuters, 50 000 tonnes de cacao auraient été illégalement exportées vers la Guinée au dernier trimestre de 2024. Cette situation alarmante survient alors que le prix du cacao atteint 12 000 dollars la tonne sur les marchés internationaux, soit quatre fois plus que le prix garanti aux producteurs ivoiriens, rendant la contrebande encore plus attrayante.

Les producteurs de cacao de l’ouest de la Côte d’Ivoire, une région particulièrement touchée, sont unanimes : le trafic illégal de fèves prend des proportions dramatiques. La ville frontalière de Danané serait au cœur de cette activité illicite, avec des camions circulant sans contrôle. Selon un responsable d’une coopérative, près de 4 000 tonnes de cacao seraient transportées illégalement chaque semaine vers le Liberia ou la Guinée. Le phénomène prend une ampleur inquiétante, puisque, selon Reuters, 8 400 tonnes ont disparu en une seule journée, le 24 décembre 2024, soit la veille de Noël.

Cette contrebande massive a de lourdes conséquences pour l’économie ivoirienne. En effet, elle prive l’État d’importantes recettes fiscales, compromettant ainsi le financement de services essentiels, tels que les dispensaires et les écoles dans les zones rurales. Une autre preuve de l’ampleur du trafic a été l’interception, à Ferké, près de la frontière burkinabè, d’une cargaison de 40 tonnes de cacao, partie de San Pedro, à plus de 700 kilomètres de là.

Face à cette situation, le Conseil Café-Cacao de la Côte d’Ivoire appelle à une collaboration accrue entre les acteurs de la filière et les autorités pour lutter contre la contrebande. Cependant, des responsables agricoles mettent en garde : cette crise pourrait entraîner des répercussions économiques graves pour les communautés rurales, déjà fragilisées par la baisse des revenus et l’augmentation des coûts liés au trafic illégal.

En conclusion, la Côte d’Ivoire doit rapidement adopter des mesures plus strictes pour endiguer cette contrebande de cacao, afin de préserver à la fois son économie et les conditions de vie des populations rurales qui dépendent de cette filière stratégique.

Moctar FICOU / VivAfrik

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