Le changement climatique a exacerbé les conditions météorologiques extrêmes et entraîné des vagues de chaleur record en 2024, selon un rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) de l’Organisation des Nations Unies (ONU). L’année 2024 devrait être la plus chaude jamais enregistrée, avec des émissions de gaz à effet de serre atteignant de nouveaux sommets. Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a exhorté les pays à abandonner le « chemin vers la ruine » et à prendre des mesures urgentes pour limiter les effets du réchauffement climatique.
Une année record de températures et d’événements climatiques extrêmes
L’OMM a signalé que 2024 était en passe de devenir l’année la plus chaude jamais mesurée, avec une augmentation des températures mondiales surpassant les précédents records. « Le changement climatique se manifeste sous nos yeux presque quotidiennement », a déclaré Celeste Saulo, la secrétaire générale de l’OMM. « Nous assistons à une fréquence et un impact accrus d’événements météorologiques extrêmes, avec des inondations et des précipitations record, des vagues de chaleur intense et des incendies dévastateurs. »
Cette année, des cyclones tropicaux ont également causé des pertes humaines et économiques considérables, notamment dans le département français d’outre-mer de Mayotte, dans l’océan Indien, où la population a été durement touchée. Selon l’OMM, des températures dépassant les 50°C ont été enregistrées dans de nombreux pays, aggravant la situation avec des incendies de forêt ravageant des régions entières.
L’accord de paris face à un défi croissant
L’Accord de Paris, signé en 2015, vise à limiter l’augmentation de la température mondiale à bien moins de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, avec un objectif idéal de ne pas dépasser +1,5°C. Cependant, la réalité de 2024 montre que ces objectifs sont de plus en plus difficiles à atteindre. En novembre 2024, l’OMM a indiqué que la température moyenne de l’air entre janvier et septembre était supérieure de 1,54°C par rapport à la moyenne préindustrielle, mesurée entre 1850 et 1900.
Une « décennie de chaleur meurtrière » : l’appel de l’ONU
Dans son message de Nouvel An, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a évoqué la « décennie de chaleur meurtrière » à laquelle le monde est confronté. Il a insisté sur le fait qu’il était impératif de changer de trajectoire avant qu’il ne soit trop tard. « Nous devons abandonner ce chemin vers la ruine et ne pas perdre de temps », a-t-il déclaré. Face à « l’effondrement climatique », Guterres a appelé les pays à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre et à soutenir la transition vers un avenir énergétique plus durable.
Un appel à l’action urgente
L’OMM prévoit de publier en janvier 2025 son bilan précis des températures mondiales pour 2024, suivi d’un rapport détaillant l’état du climat mondial en mars 2025. De plus, du 17 au 19 décembre 2024, des experts issus de 15 organisations internationales, de 12 pays et de diverses ONG se sont réunis au siège de l’OMM à Genève pour développer un cadre coordonné afin de faire face à la menace croissante des vagues de chaleur extrêmes.
Le 75e anniversaire de l’OMM et l’importance de la cryosphère
L’OMM fêtera ses 75 ans en 2025 et mettra l’accent sur la cryosphère, une partie essentielle du système climatique mondial. La cryosphère englobe les zones gelées de la Terre, telles que les glaciers, les calottes glaciaires et les sols gelés, qui jouent un rôle crucial dans la régulation du climat terrestre. À l’occasion de cet anniversaire, l’OMM prévoit également de renforcer ses initiatives pour améliorer les services climatologiques et les systèmes d’alerte précoce afin de mieux anticiper et réagir aux événements climatiques extrêmes.
Moctar FICOU / VivAfrik
