À l’aube de 2024, un bilan de l’année sur le front de la lutte contre le changement climatique s’impose. Avec des événements climatiques extrêmes frappant toutes les régions du monde, des COP décevantes et une diplomatie qui peine à accélérer, la situation semble critique. Toutefois, des éléments d’espoir subsistent pour un avenir plus vert.
2024 : L’année la plus chaude jamais enregistrée
2024 marquera un tournant dans la crise climatique. D’après l’observatoire européen Copernicus, cette année s’annonce comme la plus chaude jamais enregistrée, et le seuil de 1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle a été temporairement franchi. Ce seuil, défini par l’Accord de Paris, a été dépassé pendant plusieurs mois cette année, signalant une accélération du réchauffement global.
Les impacts dévastateurs du changement climatique sur les populations vulnérables
Les effets du changement climatique ont été particulièrement violents pour les populations les plus vulnérables. Le Sahel a été frappé par des inondations historiques, tandis que l’Afrique de l’Est et l’Amazonie ont souffert de sécheresses extrêmes. Parallèlement, les cyclones ont gagné en intensité, alimentés par des océans de plus en plus chauds.
Malgré ces événements catastrophiques, l’Accord de Paris prend en compte l’aspect long terme, et ce dépassement temporaire de 1,5°C ne sera considéré comme définitif que si ce seuil est franchi pendant 20 ans consécutifs.
L’augmentation des émissions de carbone en 2024
Les émissions mondiales de gaz à effet de serre, principales responsables du réchauffement climatique, ont continué d’augmenter en 2024. Selon les projections du Global Carbon Project, elles ont augmenté de 0,8% cette année. L’usage intensif du pétrole, du gaz et du charbon demeure la principale cause de cette tendance préoccupante.
L’urgence de réhausser les ambitions climatiques pour la COP 2024 au Brésil
En réponse à ces défis, les États devront intensifier leurs efforts. L’ONU attend des feuilles de route climatiques plus ambitieuses d’ici à février 2025. Le président américain Joe Biden a déjà révisé son plan climat, mais l’éventuel retour de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait ralentir les avancées. Ces nouveaux engagements seront examinés lors de la COP 2024 qui se tiendra à Belém, au Brésil, où l’on espère voir une ambition collective renouvelée.
Un espoir de pic des émissions mondiales : la Chine en voie de réduire ses émissions
Si les actions des pays restent insuffisantes, certains pays clé, comme la Chine – qui représente un tiers des émissions mondiales – montrent des signes positifs. La Chine pourrait atteindre son pic d’émissions dans les deux prochaines années, un tournant majeur pour la planète. Les scientifiques suivent de près cette évolution, car un pic mondial des émissions pourrait se produire dans les prochaines années, offrant ainsi un espoir crucial pour l’avenir de la planète.
L’importance de l’action individuelle et collective
Les solutions pour lutter contre le changement climatique sont bien connues et documentées dans les rapports scientifiques. Réduire l’usage de l’avion, de la voiture et la consommation de viande sont des actions concrètes pour les pays riches. Partout dans le monde, de plus en plus de personnes changent leur mode de vie pour devenir plus durables. Ces actions, bien qu’encore marginales, sont en train de se multiplier et d’influencer les comportements collectifs.
Olivier Hamant, biologiste et chercheur à l’Inrae et à l’École normale supérieure de Lyon, donne l’exemple des oiseaux migrateurs pour illustrer ce phénomène. « Ce sont les marges du groupe qui permettent de modifier la direction générale du vol », souligne-t-il, une analogie qui montre que même les actions individuelles, quand elles deviennent collectives, peuvent changer le cours des choses.
Le chemin reste semé d’embûches, mais des raisons d’espérer existent
Malgré les défis gigantesques auxquels le monde est confronté en matière de lutte contre le changement climatique, il existe des raisons légitimes d’espérer. La prise de conscience mondiale est de plus en plus forte, des actions concrètes sont entreprises à tous les niveaux, et des signes d’un futur plus respectueux de la planète commencent à se dessiner. Reste à savoir si la communauté internationale saura saisir cette opportunité pour agir à la hauteur des enjeux.
Moctar FICOU / VivAfrik