L’agriculture en Afrique en 2024 a continué de faire face à de nombreux défis mais aussi à des progrès notables, notamment dans les domaines de la technologie, de la durabilité et des politiques agricoles.
1. Résilience face aux chocs climatiques
Les sécheresses, inondations et autres événements climatiques extrêmes ont encore eu un impact majeur sur les récoltes, en particulier en Afrique de l’Est et de l’Ouest. Toutefois, de nombreux pays africains ont investi dans des techniques agricoles plus résilientes au climat, comme l’agriculture de conservation et les cultures résistantes à la sécheresse.
2. Adoption des technologies numériques
L’agriculture numérique a pris de l’ampleur en 2024 avec l’usage croissant des drones, des capteurs intelligents et de l’intelligence artificielle. Ces technologies permettent de mieux surveiller les sols, gérer les cultures et améliorer les rendements. Des start-ups locales, souvent soutenues par des initiatives internationales, ont été à la pointe de cette transformation.
3. Initiatives de sécurité alimentaire
L’Afrique a intensifié ses efforts pour réduire sa dépendance aux importations alimentaires. Des programmes comme le « Programme de sécurité alimentaire et nutritionnelle » ont vu le jour dans des pays comme le Nigéria, le Kenya et l’Éthiopie, pour encourager la production locale de denrées essentielles telles que le riz, le maïs et les légumineuses.
4. Agriculture durable et agroécologie
L’agroécologie a connu un regain d’intérêt en 2024, en réponse à la pression croissante pour adopter des pratiques agricoles plus durables. Plusieurs pays africains ont mis en place des politiques visant à promouvoir l’agriculture durable, à la fois pour préserver les sols et pour limiter les impacts environnementaux.
5. Finance agricole et accès au crédit
L’accès au financement reste un obstacle majeur pour de nombreux petits exploitants agricoles. Cependant, des innovations dans les services financiers agricoles, comme les prêts mobiles et l’assurance récolte numérique, ont commencé à gagner du terrain, facilitant l’accès au capital et à la protection contre les aléas climatiques.
6. Transformation et industrialisation agricole
Les pays africains ont continué à promouvoir la transformation de l’agriculture en matière de valeur ajoutée. Par exemple, des initiatives pour encourager la transformation locale de produits comme le cacao, l’huile de palme et le sucre ont pris de l’ampleur, avec l’espoir de créer des chaînes de valeur plus solides et de générer des emplois locaux.
7. Politiques agricoles et gouvernance
Des efforts ont été déployés pour renforcer la gouvernance agricole, avec des réformes politiques visant à améliorer l’accès à la terre, à sécuriser les droits des agriculteurs et à moderniser les infrastructures rurales. Des initiatives continentales telles que la « Comprehensive Africa Agriculture Development Programme » (CAADP) ont continué de jouer un rôle important dans l’orientation des politiques agricoles.
8. Réponses aux défis mondiaux (covid-19, guerre en Ukraine, etc.)
La guerre en Ukraine a eu un impact sur les prix des intrants agricoles en Afrique, notamment les engrais. Cependant, des solutions ont été recherchées pour réduire la dépendance aux importations de ces produits, avec des investissements dans la production locale d’engrais et des partenariats pour importer plus directement à des prix compétitifs.
9. Infrastructures et logistique
Les infrastructures de transport et de stockage ont continué à poser un défi, bien que des progrès aient été réalisés grâce à des investissements dans des chaînes logistiques plus efficaces, notamment pour faciliter l’exportation de produits agricoles vers d’autres continents.
L’agriculture en Afrique en 2024 a donc été marquée par un équilibre entre défis et progrès significatifs, notamment en matière de durabilité et d’innovation technologique.
Moctar FICOU / VivAfrik
