La Côte d’Ivoire s’engage à renforcer la valeur de ses produits agricoles de terroir en obtenant des labels de qualité, un processus qui pourrait grandement améliorer la compétitivité de ses produits sur le marché international. Selon les déclarations de Souleymane Diarrassouba, ministre du Commerce et de l’Industrie, lors de l’édition 2024 des Journées ivoiriennes de la protection intellectuelle et de l’innovation (JIP2I), le gouvernement ivoirien vise la labellisation de trois produits agricoles de terroir en 2025.
Des produits de terroir à haute valeur ajoutée
Les produits de terroir sont des biens agricoles qui bénéficient d’attributs spécifiques liés à l’environnement local, notamment le climat, le sol et les savoir-faire traditionnels. L’attribution d’une Indication géographique protégée (IGP) ou d’une marque collective représente une opportunité stratégique pour valoriser ces produits en garantissant leur authenticité et en soulignant leur origine géographique. Ce type de label permet non seulement de renforcer la réputation des produits, mais aussi de stimuler leur demande sur les marchés internationaux.
Trois produits ciblés pour la labellisation en 2025
En 2025, la Côte d’Ivoire mettra donc l’accent sur trois produits agricoles pour leur labellisation. Le riz de Danané et la mangue Kent des savanes seront soumis à la procédure d’obtention d’une Indication Géographique Protégée (IGP), tandis que le beurre de karité devrait bénéficier d’une marque collective auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI).
Le riz de Danané, une variété réputée pour sa qualité et ses caractéristiques uniques, pourrait bénéficier de l’IGP, permettant ainsi de mieux protéger son authenticité tout en augmentant sa visibilité à l’international. De même, la mangue Kent des savanes, déjà une référence dans la région, pourrait voir sa compétitivité sur le marché mondial renforcée grâce à ce label, qui valoriserait son goût et sa qualité exceptionnelle.
Un impact direct sur les marchés internationaux
Ces démarches de labellisation offrent de réelles perspectives pour les producteurs locaux en Côte d’Ivoire. En particulier, la mangue Kent des savanes, pour laquelle la Côte d’Ivoire se positionne déjà comme le premier exportateur d’Afrique de l’Ouest, pourrait se distinguer encore davantage sur les marchés internationaux grâce à l’IGP. Selon les données du Centre du commerce international (ITC), la Côte d’Ivoire est le 3ᵉ producteur ouest-africain de mangue, derrière le Nigéria et la Guinée. Ce label de qualité permettrait aux acteurs de la filière d’exporter plus facilement et de capturer des parts de marché supplémentaires en misant sur la traçabilité et la qualité supérieure de ce fruit.
Le précédent succès de la labellisation en 2023
L’initiative de labellisation de produits agricoles de terroir n’est pas nouvelle en Côte d’Ivoire. En 2023, le pays a déjà réussi à labelliser deux produits agricoles de terroir : l’Attiéké des Lagunes et le Café des montagnes de Man, qui bénéficient désormais d’une Indication géographique protégée (IGP). Ces succès ont permis de mettre en avant la richesse et la diversité des produits ivoiriens, tout en soutenant le développement économique des régions concernées.
Vers une valorisation renforcée des produits locaux
La labellisation des produits de terroir en Côte d’Ivoire constitue un levier stratégique pour renforcer la compétitivité de l’agriculture locale, assurer la protection des savoir-faire traditionnels et promouvoir l’exportation des produits agricoles. Si ces démarches aboutissent en 2025, elles offriront de nouvelles opportunités pour les producteurs tout en contribuant au rayonnement international de l’agriculture ivoirienne.
Moctar FICOU / VivAfrik
