La dégradation des terres : un défi mondial qui nous concerne tous. À Riyad, la capitale de l’Arabie saoudite, les discussions cruciales touchant le financement de la lutte contre la dégradation des sols se poursuivent jusqu’à vendredi, dans le cadre de la 16e Conférence des Parties (COP16) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD). Ces négociations, qui impliquent des délégations venues de tous les coins du globe, abordent des enjeux cruciaux concernant la gestion durable des terres, la protection de la biodiversité, et la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale.
Des sols de plus en plus dégradés : une menace pour la planète
Près de 40 % des sols de la planète sont actuellement touchés par la dégradation, due à plusieurs facteurs : sécheresse, déforestation, urbanisation rapide, et agriculture intensive. Ces sols perdent leur fertilité, abritent moins de biodiversité et deviennent moins efficaces dans la captation du dioxyde de carbone (CO₂). La dégradation des sols menace la sécurité alimentaire mondiale, car elle réduit la capacité des terres à produire des cultures durables. En effet, des terres appauvries en nutriments entravent non seulement la production alimentaire, mais également la résilience des écosystèmes face aux changements climatiques.
La COP16 : un moment décisif pour l’avenir de nos terres
Depuis le 2 décembre 2024, les négociations qui se tiennent à Riyad réunissent des représentants gouvernementaux, des experts environnementaux, des acteurs du secteur privé et des organisations non gouvernementales pour tenter de trouver des solutions concrètes face à ce fléau planétaire. Les discussions se concentrent sur des mécanismes de financement, notamment pour soutenir les pays en développement dans leurs efforts pour restaurer les terres dégradées, préserver les écosystèmes et renforcer la résilience climatique. Cette conférence, qui se termine ce vendredi, est l’une des nombreuses COP mises en place en 1992 lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro.
La COP désertification : une conférence essentielle mais moins médiatisée
Bien que la COP climat, qui a récemment eu lieu à Bakou (Azerbaïdjan), attire souvent plus d’attention, la COP dédiée à la désertification joue un rôle tout aussi essentiel. Elle est centrée sur les terres et les écosystèmes qui en dépendent. Sandra Rullière, responsable adjointe de la division Agriculture et développement rural à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), souligne que cette COP est « peut-être la plus complète des COP », car elle aborde les problématiques de l’agriculture, de la gestion des ressources naturelles, et du développement durable dans une approche systémique.
Pourquoi cette COP est cruciale pour l’avenir de la planète
La COP16 est d’une importance capitale pour la communauté internationale, car elle vise à instaurer des mécanismes de coopération mondiale pour lutter contre la désertification et restaurer des terres dégradées. Ce processus ne concerne pas uniquement les pays directement affectés par la désertification, mais bien l’ensemble de la planète. Une gestion durable des sols et des écosystèmes est essentielle pour maintenir la biodiversité, lutter contre le changement climatique et garantir un avenir alimentaire durable. En ce sens, la COP16 pourrait jouer un rôle clé dans la création de solutions de financement et de collaboration pour protéger les terres et les ressources naturelles essentielles à la vie sur Terre.
Moctar FICOU / VivAfrik