La 16ème Conférence des Parties (COP16) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification a ouvert ses portes ce lundi 2 décembre 2024 à Riyad, en Arabie saoudite. En parallèle, un rapport marquant a été publié, mettant en lumière l’ampleur des sécheresses mondiales. Réalisé par la CNULCD en partenariat avec le Centre de recherche scientifique de la Commission européenne, l’Atlas mondial des sécheresses révèle une tendance alarmante : les sécheresses extrêmes deviennent la norme. Ce phénomène, amplifié par le réchauffement climatique, nécessite des actions urgentes et radicales pour préserver les écosystèmes et les populations les plus vulnérables.
Un avenir inquiétant : sécheresses records et impact humain
L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée, et les sécheresses dévastatrices qui ont frappé des régions comme le Maroc, la Namibie, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe en témoignent. Selon l’Atlas, chaque année, 55 millions de personnes sont directement affectées par ces phénomènes climatiques extrêmes, qui représentent l’un des risques les plus meurtriers et les plus coûteux à l’échelle mondiale.
Malgré la fréquence accrue de ces événements, les gouvernements mondiaux n’ont pas suffisamment réagi. Lors de la COP15 à Abidjan en 2022, des experts avaient déjà exprimé des inquiétudes concernant l’insuffisance des engagements sur la gestion de la sécheresse. Deux ans plus tard, le monde fait face à une intensification des sécheresses, et l’Afrique demeure l’un des continents les plus durement touchés.
L’Afrique en première ligne
Les États africains, pleinement conscients de la gravité de la situation, appellent à la création d’un protocole contraignant sur la gestion de la sécheresse lors de cette COP16. Cependant, les pays occidentaux restent réticents à adopter des mesures aussi strictes, malgré l’urgence croissante de la situation. Selon les prévisions, d’ici 2050, 75% de la population mondiale sera touchée par la sécheresse, ce qui accentue encore l’importance de prendre des mesures immédiates.
L’impact économique des sécheresses
Les sécheresses ne sont pas seulement une crise environnementale, elles représentent aussi une lourde charge économique. Chaque année, elles coûtent près de 300 milliards d’euros à l’échelle mondiale. Face à cette situation alarmante, les Nations unies appellent à des investissements urgents dans des solutions fondées sur la nature, telles que la reforestation, afin de renforcer la résilience des écosystèmes face à la sécheresse. Ce message a été renforcé par un rapport publié le 3 décembre, lors du deuxième jour de la COP16, intitulé Économie de la sécheresse : investir dans des solutions fondées sur la nature pour la résilience face aux sécheresses.
Moctar FICOU / VivAfrik