Le changement climatique génère des crises humanitaires massives et touche les populations les plus vulnérables à travers le monde. Sécheresses, inondations, incendies et déplacements de populations sont des phénomènes de plus en plus fréquents, exacerbés par des conditions climatiques extrêmes. Ces derniers mois, des événements catastrophiques ont mis en évidence cette situation : des inondations dévastatrices au Pakistan, une sécheresse persistante qui frappe la Corne de l’Afrique, le sud de l’Afrique et Madagascar.
Les crises climatiques ont des conséquences profondes, non seulement en raison des catastrophes naturelles elles-mêmes, mais aussi en raison de l’impact humain qu’elles provoquent. Les enfants, en particulier, sont les premières victimes de ces bouleversements. L’absence de nourriture, la perte des récoltes et du bétail, la désertification des terres ou les inondations massives exposent ces jeunes populations à de graves risques de malnutrition, de maladies et de retards de développement.
1. La malnutrition exacerbée par le changement climatique
La Corne de l’Afrique vit actuellement l’une des pires sécheresses depuis quarante ans. Le changement climatique y tue une grande partie du bétail et assèche les terres agricoles, plongeant ainsi les familles dans une précarité extrême. Selon les dernières estimations, environ 10 millions d’enfants dans cette région sont directement touchés par cette crise alimentaire.
La situation est particulièrement alarmante. Des millions d’enfants risquent de sombrer dans la famine si les efforts humanitaires ne sont pas renforcés. Le manque d’accès à la nourriture, combiné à la dégradation des terres et des infrastructures agricoles, menace gravement la sécurité alimentaire des populations locales.
2. Les maladies hydriques : un fléau pour les enfants
Le réchauffement climatique contribue également à la diminution des ressources en eau potable, obligeant les communautés à rechercher de l’eau dans des zones où celle-ci est souvent contaminée. Cette eau insalubre est une source majeure de maladies, telles que les diarrhées et le choléra, dont les enfants sont les premières victimes.
Le cumul des effets de la malnutrition et des maladies hydriques expose les enfants à une vulnérabilité accrue. Le manque d’accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement contribue à environ 50 % de la malnutrition mondiale. Ces perturbations ont des conséquences dramatiques, et les enfants de moins de cinq ans, en particulier, sont les plus exposés à des risques mortels.
3. Les déplacements de populations liés au changement climatique
Les terres agricoles qui sont asséchées ou submergées par les inondations obligent de nombreuses familles à fuir leur domicile. Elles se déplacent à la recherche de nourriture et d’eau, souvent vers des camps de réfugiés où les conditions de vie sont précaires. Environ 9,2 millions de personnes dans la Corne de l’Afrique ont été déplacées à cause des crises climatiques.
Dans ces camps, les familles vivent souvent dans des tentes rudimentaires, sans accès à de l’eau potable, ce qui peut rapidement entraîner la propagation d’épidémies. La situation sanitaire y est critique, en particulier pour les enfants, qui sont particulièrement vulnérables aux conditions insalubres.
Comment l’UNICEF répond à ces crises ?
L’UNICEF est en première ligne pour apporter une aide essentielle aux enfants et aux familles touchées par les crises climatiques. Nos équipes humanitaires distribuent des aliments thérapeutiques pour lutter contre la malnutrition et garantir l’accès à l’eau potable.
Nous mettons en place des systèmes d’extraction d’eau souterraine et des points d’eau durables et résistants aux effets du changement climatique, pour assurer un approvisionnement en eau fiable dans les zones les plus touchées. Parallèlement, l’UNICEF développe des systèmes de surveillance et d’alerte précoce pour informer les autorités locales et les communautés des risques accrus liés aux bouleversements climatiques.
Notre engagement à l’UNICEF est de veiller à ce que le changement climatique ne devienne pas un facteur supplémentaire d’inégalités pour les enfants. Chaque enfant doit avoir accès à ses droits fondamentaux, notamment à la nourriture, à l’eau et à la santé, afin de grandir dans un environnement propice à son développement. Ces droits sont inaliénables et doivent être protégés pour offrir aux enfants un avenir meilleur.
Moctar FICOU / VivAfrik