Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, est présent à Rio de Janeiro au Brésil pour réaffirmer l’engagement de son institution dans la lutte contre la faim et la malnutrition à l’occasion du Sommet des dirigeants du G20. Ce sommet, qui s’est tenu du 18 au 19 novembre 2024, mettra en lumière des solutions mondiales pour éradiquer la faim, avec un focus particulier sur les actions concrètes du G20 pour combattre la pauvreté et les inégalités.
Le thème du sommet, « Construire un monde juste et une planète durable », incarne l’ambition de l’événement, dont l’un des axes principaux sera l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté. Cette initiative ambitieuse, dirigée par le Brésil, qui assure la présidence en exercice du G20, vise à unifier les efforts des pays développés et en développement pour éradiquer la faim et lutter contre les inégalités mondiales. Le Brésil mettra l’accent sur l’expansion de la production d’aliments sains et durables, ainsi que sur le développement d’une agriculture résiliente face aux défis climatiques.
L’Afrique, qui abrite plus d’un tiers des personnes souffrant de la faim dans le monde, joue un rôle central dans cette initiative. Selon le rapport 2024 de l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, environ 20,4 % de la population africaine souffre de la faim. Le président Akinwumi Adesina a rappelé l’urgence de la situation en Afrique, où plus de 280 millions de personnes sont touchées par la faim, soit près de 38 % des personnes affamées dans le monde. Lors du Norman Borlaug Dialogue au Prix mondial de l’alimentation 2024, il a souligné que « la faim est la pire forme de privation, elle prive l’homme de sa dignité, de son esprit, de son corps et de son âme ».
Une alliance mondiale pour répondre à la crise alimentaire
La Banque africaine de développement, la Banque mondiale et d’autres institutions de développement se sont engagées à soutenir cette nouvelle initiative lancée par l’Alliance mondiale contre la faim. Cette alliance vise à coordonner les efforts internationaux pour accroître la production alimentaire, renforcer la sécurité alimentaire et améliorer la résilience des systèmes agricoles. Le financement de cette initiative passera notamment par l’utilisation des droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI), canalisés par les banques multilatérales de développement dans le cadre d’un mécanisme de financement hybride.
Dans cette optique, la Banque africaine de développement, en partenariat avec la Banque interaméricaine de développement, a lancé une campagne pour mobiliser ces financements afin de soutenir les pays les plus vulnérables, notamment en Afrique. Ces actions s’inscrivent pleinement dans la stratégie Nourrir l’Afrique de la BAD, qui fait partie de son plan d’action High 5, visant à garantir la sécurité alimentaire et la résilience des communautés africaines face aux crises économiques et climatiques.
Renforcement des banques multilatérales de développement
Le Brésil, qui passera la présidence du G20 à l’Afrique du Sud à l’issue de ce sommet, mettra également l’accent sur le renforcement des banques multilatérales de développement. L’objectif est de les rendre plus grandes, meilleures et plus efficaces dans leur rôle de soutien aux projets de développement durable et d’atténuation des effets du changement climatique. Ces institutions doivent jouer un rôle clé dans le financement des actions mondiales de lutte contre la pauvreté et la faim, en particulier dans les régions les plus vulnérables.
Le G20 : une plateforme cruciale pour l’action collective
Le Sommet du G20 réunit 19 pays et deux organisations régionales — l’Union européenne et l’Union africaine. Ensemble, ces membres représentent environ 85 % du PIB mondial, plus de 75 % du commerce international et près des deux tiers de la population mondiale. L’Afrique, dont une grande partie de la population vit sous le seuil de pauvreté, reste un acteur central dans les discussions mondiales sur la sécurité alimentaire et la lutte contre les inégalités sociales et économiques.
Le rôle de la Banque africaine de développement dans ces discussions est essentiel, non seulement pour porter la voix des pays africains mais aussi pour apporter des solutions pratiques et efficaces à l’échelle régionale. Par ses initiatives et son soutien financier, la BAD espère contribuer de manière significative à la réalisation des objectifs de sécurité alimentaire, d’autosuffisance en produits alimentaires et de durabilité de l’agriculture en Afrique.
Une priorité pour l’avenir
À l’issue de ce sommet, la Banque africaine de développement poursuivra son engagement à soutenir les pays africains dans leur lutte contre la faim et la malnutrition, en mettant en œuvre des solutions concrètes et en mobilisant des ressources pour une agriculture durable et résiliente. Le partenariat avec d’autres institutions mondiales et la coordination des efforts au sein de l’Alliance mondiale contre la faim seront essentiels pour relever ce défi mondial d’envergure.
Moctar FICOU / VivAfrik