La COP29 de Bakou est marquée par une impasse persistante sur la question cruciale de la finance climatique. Les pays européens se montrent intransigeants, insistant sur la nécessité d’inclure la Chine dans l’effort financier mondial sans qu’elle puisse exclure sa contribution des objectifs globaux. Cette position intervient alors que la Chine, en tant que premier émetteur de gaz à effet de serre au monde est de plus en plus scrutée sur ses engagements climatiques.
La Chine annonce une contribution significative mais insuffisante aux pays en développement
Pour la première fois, la Chine a rendu public un chiffre concret concernant ses aides financières aux pays en développement pour faire face au changement climatique. Selon le gouvernement chinois, 24,5 milliards de dollars ont été mobilisés depuis 2016 à cet effet. Cette annonce a été saluée par les diplomates européens, qui y voient un geste de transparence et une preuve de la volonté de la Chine de jouer son rôle de grande puissance mondiale dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Ma Jun, directeur de l’Institut des affaires publiques et environnementales en Chine, a souligné l’importance de cette initiative, précisant que cette annonce montre l’engagement de la Chine envers la question climatique depuis plusieurs années. Toutefois, la Chine insiste sur un point fondamental : si la responsabilité face au changement climatique est partagée, elle considère que cette responsabilité n’est pas égale pour tous les pays.
La Chine refuse d’être perçue comme un pays développé
Cette position se manifeste clairement dans la question de la classification de la Chine dans les négociations climatiques. Selon Lola Vallejo, chercheuse à l’Institut du développement durable et des relations internationales, la Chine refuse catégoriquement d’être considérée comme un pays développé, responsable historique du réchauffement climatique. « La Chine tient fermement à son statut de pays en développement, car le reconnaître comme un contributeur majeur changerait sa position dans de nombreuses instances internationales », explique-t-elle.
Le pays est prêt à participer à l’effort financier global, mais à ses propres conditions, selon un calendrier et des modalités qu’elle choisit. Pour les européens, il reste désormais à trouver les bons termes diplomatiques afin d’obtenir l’accord de la délégation chinoise sans rompre la relation de négociation.
Les discussions sont particulièrement tendues alors qu’il ne reste plus que trois jours avant la fin de la COP29. La question du financement climatique est plus que jamais au cœur des négociations, et une issue positive semble incertaine.
Moctar FICOU / VivAfrik