Lors de la 29e session de la Conférence des Parties (COP29) de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui se déroule à Bakou, en Azerbaïdjan, le ministre sénégalais de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a appelé à un renforcement du Fonds spécial sur les pertes et préjudices. Dans son discours, il a aussi exhorté les parties prenantes à prendre des décisions fermes en matière de financement climatique, soulignant l’importance de soutenir les pays en développement dans leurs efforts d’adaptation au changement climatique.
Le renforcement du fonds spécial sur les pertes et préjudices
Le ministre sénégalais a insisté sur l’importance de renforcer ce fonds lors de cette session dédiée à la finance climatique, un pilier fondamental de l’action climatique mondiale. « Nous comptons sur son renforcement pour cette session », a déclaré M. Ngom, appelant à un financement climatique adéquat et accessible, particulièrement destiné à l’adaptation et à la compensation des pertes et dommages liés au changement climatique.
Le Fonds spécial, adopté lors de la COP28 à Dubaï, vise à répondre aux pertes et dommages irréversibles subis par les pays en développement, qui sont les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Ce fonds, qui s’élève actuellement à environ 712 millions de dollars de promesses, a été salué comme une lueur d’espoir pour de nombreux pays durement frappés par des événements climatiques extrêmes.
Vers une transition juste et équitable pour les pays en développement
Le ministre a également souligné que les pays en développement doivent être soutenus pour garantir une transition juste, équitable et résiliente. Cela inclut une rémunération adéquate pour les transactions carbone des pays à faible revenu, via la fixation d’un prix plancher pour le carbone. « Cet accompagnement permettra aux pays à faibles capacités d’adaptation de rester dans le concert des nations », a-t-il précisé.
Pour M. Ngom, cette aide est cruciale pour l’engagement global en faveur de la neutralité carbone d’ici 2050, et constitue un catalyseur pour stimuler l’action collective face aux défis du changement climatique.
Un exemple du Sénégal : l’adaptation aux pertes climatiques
M. Ngom a cité l’exemple du Sénégal, qui a mobilisé plus de 30 milliards de francs CFA via son budget pour limiter les pertes causées par les inondations et accompagner les sinistrés. Le pays, dont les côtes s’étendent sur 718 km, a également dû faire face à des pertes importantes en termes d’habitats et d’infrastructures à cause du changement climatique.
Il a insisté sur le fait que les pays en développement sont désormais confrontés à l’obligation de planifier un développement socioéconomique durable, mais que ces investissements peuvent être anéantis par des événements climatiques extrêmes. « Nos pays sont obligés de s’endetter pour faire face à des pertes et des préjudices réguliers. Cette situation n’est pas juste et doit être corrigée », a-t-il déclaré.
Accélérer l’accès au financement climatique
Le ministre a insisté sur l’urgence de l’action, appelant à des financements simples, rapides et accessibles pour soutenir la mise en œuvre des Contributions Déterminées au niveau national (CDN) et des Plans nationaux d’adaptation (PNA). « Les financements doivent être simples et rapides pour soutenir la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la lutte contre les pertes et dommages climatiques », a-t-il ajouté.
Une action collective urgente face à la crise climatique
Daouda Ngom a rappelé le chemin parcouru depuis le Sommet de Rio en 1992, soulignant que, bien que des défis persistent, les 33 années d’endurance montrent qu’il est possible de gérer la crise climatique malgré les conjonctures difficiles. Il a conclu en appelant l’humanité à « agir vite et bien » afin de ne laisser aucun pays derrière. « L’avenir radieux que nous voulons et la survie de l’espèce en dépendent », a-t-il insisté.
Moctar FICOU / VivAfrik