Le porte-parole du CNCR, Sidy Bâ, souligne l’importance de la maîtrise de l’eau pour une agriculture durable et performante au Sénégal

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La maîtrise de l’eau apparaît comme un facteur clé pour dynamiser l’agriculture sénégalaise et atteindre des rendements agricoles conséquents, selon Sidy Bâ, porte-parole du Cadre de concertation et de coopération des ruraux (CNCR). Lors d’un entretien exclusif accordé à la presse, M. Bâ a mis en lumière l’importance de cette ressource vitale pour permettre aux agriculteurs de produire tout au long de l’année et ainsi répondre aux besoins croissants en alimentation et en matières premières pour le pays.

L’importance de la gestion de l’eau pour une agriculture prospère

M. Bâ a souligné que l’agriculture sénégalaise ne peut prospérer tant que les producteurs ne sont pas en mesure de travailler au moins dix mois sur douze. Selon lui, cette vision ne peut être réalisée qu’en maîtrisant l’eau. « Tant qu’on travaille seulement trois mois par an, il est difficile d’atteindre l’émergence. L’agriculture ne peut se développer que lorsque les paysans ont l’opportunité de cultiver pendant presque toute l’année, ce qui n’est possible qu’avec une gestion de l’eau adéquate », a-t-il déclaré.

En 2024, le pays a connu une année particulièrement pluvieuse, un phénomène que M. Bâ considère comme une opportunité pour améliorer les pratiques agricoles. Bien que les fortes pluies aient provoqué des inondations dans plusieurs régions, il estime que cette eau pourrait être utilisée de manière stratégique, en particulier pour les cultures de contre-saison, le maraîchage et la production de l’arachide durant la saison sèche.

Transformée en ressource stratégique : l’eau pour l’agriculture

Sidy Bâ a mis en avant l’importance de l’irrigation et de la gestion de l’eau pour assurer la durabilité et la viabilité de l’agriculture sénégalaise. Il a rappelé que sans eau, l’agriculture est condamnée à l’échec, mais qu’avec une gestion raisonnée de cette ressource, il est possible de diversifier les cultures et d’assurer des rendements élevés tout au long de l’année. Il a insisté : « Si nous n’avons pas d’eau, nous ne pouvons rien faire, mais avec la maîtrise de l’eau, nous pouvons garantir une agriculture productive et durable ».

Des pluies abondantes, mais des défis à surmonter

Le président du Cadre régional de concertation et de coopération des ruraux (CRCR) de Kaolack a également salué les pluies abondantes de cette année, malgré les dégâts occasionnés par les inondations. Il a souligné que les quantités de pluie tombées en septembre étaient particulièrement importantes, bien que cela ait également causé des dommages aux récoltes, notamment du mil, du maïs et de l’arachide. « Ces dernières années, nous constatons que septembre est devenu plus pluvieux qu’août, ce qui a entraîné des anomalies climatiques et des dégâts dans les champs », a-t-il ajouté.

Kaolack : un bassin agricole en pleine expansion

M. Bâ a également salué l’évolution de la région de Kaolack, qui, traditionnellement réputée pour sa production d’arachides, est désormais devenue un bassin agricole diversifié, où l’on cultive également du riz, du maïs, du niébé, et d’autres cultures. Il a précisé que l’adoption de nouvelles spéculations agricoles dans la région a permis d’améliorer les stratégies de survie des populations rurales, diversifiant ainsi les sources de revenus pour les agriculteurs.

Les attentes des producteurs : des rendements en baisse pour l’arachide, mais de bonnes perspectives pour d’autres cultures

Même si les rendements attendus de la culture de l’arachide n’ont pas répondu aux attentes des producteurs cette année, Sidy Bâ s’est félicité des bonnes performances des autres cultures. Les producteurs de la région ont ainsi vu leurs espoirs se réaliser dans la culture du riz, du maïs et du niébé, ce qui a eu un impact positif sur leur économie et leur quotidien.

Favoriser l’agriculture biologique pour la santé et la durabilité

Enfin, Sidy Bâ a plaidé pour une plus grande promotion de l’agriculture biologique dans le pays. Selon lui, l’agriculture biologique est essentielle non seulement pour la santé des populations, mais aussi pour la durabilité de l’environnement. Il a insisté sur le fait que l’utilisation de produits chimiques de synthèse devrait être réduite au minimum dans les pratiques agricoles pour favoriser des systèmes de culture plus respectueux de l’environnement et plus adaptés aux défis de demain.

L’eau, une clé pour une agriculture résiliente au Sénégal

La maîtrise de l’eau apparaît donc comme un levier indispensable pour permettre à l’agriculture sénégalaise de surmonter ses défis et d’atteindre des rendements durables et suffisants pour nourrir la population croissante du pays. Grâce à une gestion plus efficiente de cette ressource, le Sénégal pourrait non seulement augmenter sa production agricole, mais aussi diversifier ses cultures et renforcer la résilience des zones rurales face aux changements climatiques.

Moctar FICOU / VivAfrik

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