La 29ème Plateforme d’investissement et de philanthropie pour le climat, tenue à Bakou, a été un moment clé pour l’engagement des acteurs publics et privés dans la lutte contre le changement climatique. Lors d’une conférence de presse, la présidence de la COP 29 a annoncé plusieurs « financements concrets » visant à soutenir des actions climatiques de grande envergure et à promouvoir la transition vers une économie verte et durable.
Un engagement majeur de la banque asiatique de développement
Parmi les annonces majeures de cette plateforme, Yalchin Rafiyev, négociateur en chef de l’Azerbaïdjan, a révélé que la Banque asiatique de développement (BAD) allait investir 3,5 milliards de dollars dans un nouveau programme destiné à atténuer les effets de la fonte des glaciers dans les régions montagneuses. Ce programme se concentrera sur des actions concrètes pour lutter contre les impacts de la fonte des glaces, notamment en matière de gestion de l’eau et de sécurité alimentaire. Selon M. Rafiyev, les efforts de la BAD auront un impact direct sur les communautés vulnérables des régions montagneuses, en assurant une gestion durable de l’eau et en renforçant la résilience alimentaire.
Des investissements dans les projets verts et durables
La présidence de la COP 29 a également annoncé que des investissements de l’ordre de 1,2 milliard de dollars seraient alloués à des projets verts et durables, favorisant le financement de solutions innovantes pour la transition énergétique. En outre, une nouvelle taxonomie verte pour les investissements durables a été introduite sous la direction de la Banque Centrale de la République d’Azerbaïdjan. Cette taxonomie devrait favoriser l’orientation des capitaux vers des projets respectueux de l’environnement et aider à renforcer la transparence dans les investissements liés au climat.
Le Canada, un leader en matière de financement climatique
Yalchin Rafiyev a également salué l’engagement du Canada, qui a annoncé la création d’une plateforme climatique de 1,5 milliard de dollars pour soutenir l’adaptation au changement climatique, en particulier dans les pays les moins avancés (PMA). Cette initiative vise à renforcer la résilience des pays les plus vulnérables face aux impacts du réchauffement climatique. De plus, neuf fondations philanthropiques canadiennes ont annoncé un engagement conjoint de 290 millions de dollars pour financer des projets climatiques sur la prochaine décennie. Cet engagement marque un soutien financier significatif en faveur de la transition énergétique dans les pays en développement.
Le déploiement des projets d’hydrogène renouvelable
Un autre axe important de la conférence a été l’engagement des institutions financières de développement à soutenir le déploiement de projets d’hydrogène renouvelable dans les pays émergents et en développement. Ce secteur, en pleine expansion, pourrait jouer un rôle clé dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et dans la transition énergétique mondiale. Le projet phare de la COP 29 dans ce domaine est l’initiative visant à installer 10 gigawatts d’hydrogène renouvelable, qui devrait surmonter des obstacles majeurs, tels que le manque de financement et l’accès limité aux marchés.
La COP 29 : un point de rassemblement pour la finance climatique
Ouverte le 11 novembre 2024 à Bakou, la 29e conférence des parties de la COP, également surnommée la COP de la finance climatique, se poursuit jusqu’au 22 novembre 2024. Cet événement rassemble plus de 72 000 participants, dont des leaders politiques, des responsables d’organisations internationales, des acteurs du secteur privé et des représentants de la société civile, qui échangent sur des solutions concrètes et des mécanismes financiers pour lutter contre le changement climatique.
Un pas décisif vers des financements climatiques concrets
Les annonces faites lors de cette plateforme d’investissement pour le climat montrent un véritable tournant dans les efforts mondiaux de financement climatique. Avec des engagements financiers massifs de la part de grandes institutions financières et des pays comme le Canada, la COP 29 positionne la finance comme un levier essentiel pour la transition écologique mondiale. Les projets annoncés, qu’il s’agisse de la fonte des glaciers, de l’hydrogène renouvelable ou des investissements dans les pays en développement, témoignent d’une approche globale, ambitieuse et concertée pour répondre aux défis environnementaux du XXIe siècle.
Moctar FICOU / VivAfrik