Lors de la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, la Banque africaine de développement (BAD) met en lumière deux priorités cruciales : mobiliser davantage de financements pour l’action climatique en Afrique et redéfinir les économies africaines grâce à la comptabilisation de leur « richesse verte ».
La conférence, qui a débuté lundi 11 novembre 2024, est un moment clé pour les pays africains, qui représentent 9 des 10 nations les plus vulnérables au changement climatique. Malgré cela, l’Afrique ne reçoit que 3 à 4 % du financement climatique mondial. Ce déséquilibre freine les initiatives nécessaires pour lutter efficacement contre les impacts du changement climatique et favoriser une transition durable.
Une nouvelle approche pour mesurer la richesse verte de l’Afrique
L’une des annonces phares de la BAD est l’initiative « Mesurer la richesse verte de l’Afrique ». Cette approche vise à inclure dans le PIB des pays africains des actifs naturels tels que les forêts, les puits de carbone et les contributions environnementales globales.
Selon le président de la BAD, Akinwumi Adesina, cette démarche permettrait de mieux refléter les contributions africaines à la lutte contre le réchauffement climatique tout en augmentant les marges de manœuvre économiques des pays concernés.
« Rien ne justifie que l’Afrique soit écolo pauvre. L’Afrique devrait être écolo riche grâce à une évaluation correcte de ses vastes contributions aux services environnementaux mondiaux ».
D’après les estimations de la BAD, intégrer la séquestration du carbone aurait permis d’augmenter le PIB nominal africain de 66,1 milliards de dollars en 2022, soit une hausse de 2,2 %. Six pays du bassin du Congo représentaient à eux seuls 64 % de cette augmentation, soulignant l’importance de cette région pour le climat mondial.
Mobiliser des financements pour une transition durable
Lors de la COP29, l’Afrique revendique une augmentation significative de la part des financements climatiques mondiaux. Actuellement, l’insuffisance des ressources financières limite la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national (CDN) et des plans d’adaptation des pays africains.
Le Guichet d’action climatique du Fonds africain de développement, un instrument de la BAD, tiendra une session le 13 novembre pour explorer des solutions afin de débloquer ces financements. Créé dans le cadre du 16e cycle de reconstitution des ressources du Fonds, ce guichet vise à réduire le déficit de financement climatique en Afrique.
En parallèle, plusieurs événements de haut niveau sont organisés, notamment :
. Lancement du rapport sur la richesse verte en Afrique, en présence de chefs d’État et de gouvernement.
. Mission 300 : un partenariat avec la Banque mondiale visant à connecter 300 millions de personnes à l’électricité en Afrique d’ici 2030.
. Relever les défis de la cuisson propre en Afrique, un événement pour mobiliser le soutien politique et financier nécessaire à des solutions de cuisson durables.
Une plateforme stratégique pour les ambitions africaines
La BAD et ses partenaires profitent du Pavillon de l’Afrique à la COP29 pour défendre les intérêts du continent dans les discussions mondiales sur le climat. Ce pavillon sert de lieu d’échange pour promouvoir des solutions africaines innovantes, renforcer les partenariats et attirer les investisseurs vers des projets à impact élevé.
Pour en savoir plus sur les activités de la BAD à la COP29 et suivre les événements, consultez le microsite officiel de la conférence.
Moctar FICOU / VivAfrik