Énergies renouvelables en Afrique : António Guterres appelle à une révolution verte lors de la COP29

0

Lors de la Conférence de Bakou de 2024 sur les changements climatiques (COP29) à Bakou, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a lancé un appel aux dirigeants mondiaux pour faire de l’Afrique un acteur clé de la transition vers les énergies renouvelables. Au cours de l’événement intitulé « L’élan vert de l’Afrique : Exploiter les énergies renouvelables pour l’industrialisation », il a plaidé pour un soutien massif à la transition énergétique du continent, mettant en avant son potentiel pour stimuler l’industrialisation et le développement durable en Afrique.

S’appuyant sur la Déclaration de Nairobi et d’autres initiatives en cours, M. Guterres a souligné que les énergies renouvelables pouvaient transformer l’Afrique, non seulement en offrant une électricité accessible et abordable, mais aussi en améliorant la santé et en réduisant les coûts pour des millions d’habitants. « Du Caire au Cap, les énergies renouvelables ont le pouvoir de révolutionner les vies », a-t-il affirmé, en rappelant l’opportunité pour l’Afrique de devenir un leader mondial dans la révolution énergétique propre.

Renouvellement des engagements nationaux pour atteindre les objectifs climatiques

M. Guterres a exhorté tous les pays à mettre à jour leurs Contributions déterminées au niveau national (CDN) d’ici à l’année prochaine, alignant ainsi leurs politiques nationales sur les objectifs climatiques mondiaux pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C. Il a insisté sur le fait que ces engagements sont essentiels pour attirer des investissements et soutenir des politiques d’énergie durable. Il a également exhorté les pays du G20, qui sont parmi les plus grands émetteurs de CO₂, à éliminer progressivement les combustibles fossiles et à prendre l’initiative dans la transition énergétique mondiale.

L’Afrique face aux défis financiers pour développer les énergies renouvelables

Malgré ses ressources abondantes en énergie solaire, l’Afrique ne représente actuellement que 1 % de la capacité solaire installée dans le monde, et près de 600 millions d’Africains restent sans électricité. Pour combler cet écart, M. Guterres a appelé à une réforme du système financier international et a demandé aux pays développés de tenir leurs engagements de financement climatique. Il a proposé la création de mécanismes financiers novateurs, tels que des taxes sur le transport maritime, l’aviation et l’extraction de combustibles fossiles, ainsi que des réformes des banques de développement pour faciliter des prêts à faible coût aux pays en développement.

« Ces réformes sont indispensables pour combler le déficit d’investissement et encourager la révolution des énergies propres en Afrique », a-t-il déclaré, en soulignant que l’accès au financement est un facteur crucial pour libérer le potentiel énergétique du continent.

Une gestion équitable des ressources en minéraux critiques

L’Afrique détient de vastes gisements de minéraux critiques nécessaires aux technologies d’énergie renouvelable, mais ces ressources sont souvent exploitées au détriment des pays africains, qui restent en bas des chaînes de valeur mondiales. António Guterres a plaidé pour une gestion durable et équitable de ces ressources, visant à garantir que les pays africains bénéficient pleinement de leurs richesses minérales. Il a également mis en avant le rôle du groupe d’experts des Nations Unies sur les minéraux critiques comme outil pour garantir que les principes de justice, d’équité et de respect des droits de l’homme soient respectés tout au long de la chaîne de valeur.

Lutter contre l’injustice climatique

M. Guterres a conclu en évoquant l’impact disproportionné de la crise climatique sur l’Afrique, malgré sa contribution minime aux émissions mondiales. Il a demandé aux pays développés de doubler leur financement de l’adaptation climatique pour atteindre 40 milliards de dollars par an d’ici 2025 et d’apporter des contributions substantielles au Fonds des pertes et dommages, récemment mis en place.

« L’Afrique est en première ligne de la révolution des énergies renouvelables », a-t-il affirmé. « Ensemble, nous pouvons exploiter ce potentiel vert pour bâtir un avenir prospère et durable ».

Moctar FICOU / VivAfrik

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

La période de vérification reCAPTCHA a expiré. Veuillez recharger la page.