COP29 : Une voix unie pour l’Afrique – les 54 pays s’engagent sur une position commune pour le climat

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À l’approche de la COP29, qui se tient à Bakou, en Azerbaïdjan, les 54 pays du continent africain se présentent unis comme jamais face aux défis climatiques mondiaux. Tous ont adopté une position commune soutenue par leurs chefs d’État, reflétant une volonté d’influencer efficacement les négociations mondiales. Cette voix africaine unifiée vise à s’assurer que les préoccupations et priorités spécifiques au continent sont entendues et prises en compte dans les discussions, notamment sur les financements climatiques et les mesures d’atténuation adaptées aux réalités africaines.

Les 12 et 13 novembre 2024, près de 30 chefs d’État et de gouvernement africains prendront la parole lors de cette conférence, apportant leurs perspectives et exigences sur des sujets cruciaux tels que l’adaptation au changement climatique, la transition énergétique et la justice climatique. Ce « segment de haut niveau » rassemblera au total une centaine de dirigeants mondiaux, censés donner un élan politique aux négociations. L’ordre du jour, incluant des discussions sur les engagements financiers du Nord en faveur des pays en développement, s’annonce complexe, et ce, en particulier avec l’élection de Donald Trump aux États-Unis et la menace du retrait américain de l’Accord de Paris, un coup dur pour la coopération climatique internationale.

Contrairement à d’autres nations, comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui a décidé de boycotter la conférence pour dénoncer ce qu’elle considère comme l’inefficacité du processus onusien, les leaders africains se mobilisent en grand nombre, déterminés à faire entendre leurs voix et défendre les intérêts de leurs populations face aux impacts croissants du changement climatique. Parmi les personnalités africaines présentes, on retrouve des figures bien établies telles que Denis Sassou-Nguesso, président de la République du Congo, qui mettra en avant la nécessité de préserver les forêts tropicales, véritables poumons de la planète et source vitale de biodiversité. De plus, le président kényan William Ruto, qui a récemment accueilli le premier sommet africain sur le climat à Nairobi, prononcera un discours sur la croissance verte et la coopération renforcée entre le Nord et le Sud. Son appel à une croissance durable et à la fin des divisions historiques entre pays industrialisés et en développement fait écho aux besoins du continent.

Cette unité politique, rare et précieuse dans le cadre des négociations internationales, représente un atout majeur pour l’Afrique. La capacité des diplomates africains à maîtriser les sujets complexes et techniques des discussions climatiques s’est développée au fil des ans, faisant d’eux des acteurs incontournables dans les processus de décision. Depuis la COP21 et la signature de l’Accord de Paris, l’Afrique a su imposer sa voix. « L’Afrique aurait pu refuser de signer cet accord, mais elle a choisi de s’engager dans un processus qui lui demande des réductions d’émissions sans garanties d’aides financières », souligne Marta Torres Gunfaus, directrice du programme climat à l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) à Paris. Cet engagement pour des objectifs de réduction sans contrepartie démontre la volonté de l’Afrique de participer activement à la lutte contre le changement climatique, malgré sa contribution limitée aux émissions mondiales de gaz à effet de serre.

L’urgence climatique en Afrique : un continent en première ligne

Avec des écosystèmes variés, des zones côtières vulnérables et une population en forte croissance, l’Afrique est l’une des régions du monde les plus exposées aux effets du réchauffement climatique. Les inondations, sécheresses et autres événements extrêmes s’intensifient, affectant gravement l’agriculture, les ressources en eau et les infrastructures, et exacerbant les crises humanitaires dans plusieurs pays. Les populations africaines, qui n’ont qu’une faible responsabilité dans le changement climatique global, en subissent de manière disproportionnée les impacts.

Les négociateurs africains à la COP29 comptent sur cette réalité pour plaider en faveur d’aides accrues, en particulier pour le financement de l’adaptation et le transfert de technologies vertes. Ces aides sont cruciales pour permettre au continent d’installer des infrastructures résilientes et de soutenir des projets de reforestation, de gestion durable des ressources en eau, et de développement d’énergies renouvelables, autant de secteurs essentiels pour réduire la dépendance aux énergies fossiles.

Une COP décisive pour l’Afrique et le monde

Alors que les discussions autour de la finance climatique et des responsabilités historiques restent centrales, l’Afrique entend bien faire valoir ses besoins spécifiques et ses contributions possibles. La COP29 sera une opportunité pour le continent de mettre en lumière son potentiel en tant que partenaire incontournable pour le développement durable mondial, soulignant que les efforts collectifs doivent inclure des actions concrètes pour ceux qui, comme les Africains, sont en première ligne des impacts climatiques.

Moctar FICOU / VivAfrik

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