Certification forestière et agroforesterie en Afrique : Un modèle de durabilité en Afrique centrale pour la forêt et l’agriculture

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En Afrique, l’alliance entre la forêt et l’agriculture devient un moteur crucial du développement durable, avec une importance croissante accordée aux outils de certification forestière et à la pratique de l’agroforesterie. Ces deux leviers permettent de mieux gérer les ressources naturelles tout en favorisant la résilience des écosystèmes et la sécurité alimentaire des populations locales. Dans un entretien accordé à la presse, Benoît Jobbé-Duval, directeur général de l’Association technique internationale du bois tropical (ATIBT), a expliqué comment l’Afrique centrale est devenue pionnière dans la certification régionale, une initiative soutenue par le Programme de reconnaissance des certifications forestières (PEFC) et unique au monde par son envergure régionale.

Depuis quatre ans, cette certification régionale distingue l’Afrique centrale des autres régions, où les systèmes de certification sont généralement conçus au niveau national. Pour Jobbé-Duval, l’élaboration d’un schéma régional était essentielle pour soutenir une approche harmonisée et collaborative entre les différents pays, renforçant ainsi les standards de gestion durable des forêts sur l’ensemble de la région. Cette démarche s’inscrit également dans une dynamique panafricaine croissante, où les efforts de gestion environnementale et de préservation des écosystèmes transcendent les frontières nationales.

La certification forestière : un outil stratégique pour la préservation et le développement économique

La certification forestière, soutenue par le PEFC, est un processus qui vérifie que les pratiques de gestion forestière répondent à des critères stricts de durabilité, incluant la protection de la biodiversité, le respect des droits des populations locales, et la lutte contre la déforestation. En Afrique centrale, ce modèle permet d’encadrer les pratiques d’exploitation forestière dans des zones souvent vulnérables à l’exploitation illégale, tout en créant de la valeur ajoutée pour le bois certifié sur les marchés internationaux.

Le schéma régional de certification permet de créer une norme unique qui s’applique à plusieurs pays, harmonisant ainsi les pratiques et les exigences. Il favorise la collaboration transfrontalière, encourageant les échanges d’expertise et les initiatives communes pour la protection des écosystèmes. Cette harmonisation est un atout pour les acteurs du secteur qui peuvent ainsi bénéficier de standards communs, réduisant les barrières administratives et renforçant leur accès aux marchés internationaux.

L’agroforesterie : Une solution durable pour l’agriculture et les forêts

En parallèle de la certification, l’agroforesterie émerge comme une solution prometteuse pour allier productivité agricole et préservation des forêts. Cette pratique consiste à intégrer des arbres dans les systèmes agricoles, ce qui permet de renforcer la fertilité des sols, d’améliorer la résilience des cultures face aux variations climatiques, et de limiter l’expansion des terres agricoles au détriment des forêts.

L’agroforesterie présente de nombreux avantages pour les communautés locales. Elle permet d’accroître la diversité des cultures et des sources de revenus, en valorisant des produits tels que les fruits, les noix, ou encore le miel, qui peuvent être cultivés en symbiose avec les arbres. De plus, cette approche limite l’érosion des sols et préserve les ressources en eau, contribuant ainsi à un environnement plus résilient. Dans un contexte où la sécurité alimentaire est un enjeu majeur, l’agroforesterie constitue une solution adaptée pour soutenir les petits exploitants agricoles, en leur permettant de diversifier leurs cultures tout en contribuant à la conservation des écosystèmes forestiers.

La panafricanisation de la gestion durable des forêts

À l’heure de la panafricanisation, le modèle de certification forestière régionale de l’Afrique centrale pourrait servir d’exemple pour d’autres régions du continent. En unissant leurs forces, les pays africains peuvent mieux gérer leurs ressources naturelles tout en répondant aux défis communs, notamment la lutte contre la déforestation, la protection de la biodiversité, et l’atténuation des effets du changement climatique. La création de ce schéma régional permet aussi de donner une visibilité accrue aux efforts des pays d’Afrique centrale sur la scène internationale, attirant l’attention des investisseurs soucieux des pratiques durables et de la transparence.

Les consommateurs et les entreprises mondiales sont de plus en plus attentifs à l’origine et à la durabilité des produits forestiers. Dans ce contexte, les certifications forestières offrent aux produits africains un avantage concurrentiel sur le marché international, favorisant ainsi l’exportation de bois tropical certifié et contribuant au développement économique des pays de la région.

Un modèle intégré pour la résilience écologique et économique

La combinaison de la certification forestière régionale et de l’agroforesterie représente un modèle intégré de gestion durable des ressources en Afrique centrale, offrant des solutions concrètes aux enjeux environnementaux, sociaux et économiques. En favorisant une gestion responsable des forêts et en soutenant des pratiques agricoles durables, l’Afrique centrale montre la voie vers un développement équilibré, alliant préservation de l’environnement et prospérité économique.

Moctar FICOU / VivAfrik

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