Rimini, 6 novembre 2024 – Le défi climatique engage aujourd’hui toutes les grandes économies de la planète. Les principaux émetteurs de gaz à effet de serre, tels que la Chine, les États-Unis, l’Union Européenne, et l’Inde, ont lancé d’importants programmes et investissements pour atteindre l’objectif de « zéro émission nette ». Ensemble, ces pays sont responsables de 60 % des émissions mondiales de CO₂. La seconde journée des États Généraux de l’Économie Verte, un sommet organisé par le Conseil National de la Green Economy (qui regroupe 66 organisations professionnelles), en partenariat avec le ministère italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique (MASE) et sous l’égide de la Commission Européenne et du ministère italien de l’Industrie, s’est concentrée sur ces questions internationales, avec un focus particulier sur l’Europe, la Chine, les États-Unis et l’Inde.
L’Union Européenne, à travers son Pacte Vert, a mis en place des réglementations ambitieuses pour réduire les émissions. En 2023, elle a ainsi réussi à les abaisser de 31 % par rapport à 1990, marquant une reprise du processus de décarbonisation après un ralentissement en 2022. Entre 2022 et 2023, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de près de 200 millions de tonnes, plaçant l’UE en bonne voie pour atteindre son objectif de réduction de 55 % d’ici 2030. La Loi Européenne sur le Climat a également gravé dans le marbre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
La Chine, plus grand émetteur de CO₂ au monde, a vu ses émissions croître de 39 % ces dernières années, bien qu’elle investisse aussi massivement dans la transition énergétique. Confrontée aux conséquences dramatiques de la crise climatique sur son vaste territoire, la Chine vise à devenir un leader mondial des technologies de décarbonisation. En 2022, elle a produit 60 % des véhicules électriques, 50 % des éoliennes et 45 % des panneaux photovoltaïques vendus dans le monde, tout en restant le principal utilisateur de charbon (responsable de 70 % de ses émissions).
Les États-Unis, deuxième plus grand émetteur mondial, mais premier en émissions par habitant, ont réduit leurs émissions de 14,5 % en 2022. L’administration Biden a consacré des moyens sans précédent pour accélérer la transition vers une énergie plus verte, avec pour objectif de passer à une électricité 100 % propre d’ici 2035. Plusieurs États et grandes villes suivent cette direction, comme New York qui envisage d’interdire les combustibles fossiles dans tous les nouveaux bâtiments d’ici 2027, ou la Californie qui impose l’électrification des nouvelles constructions. Quant à l’État de Washington, il exige que les nouveaux bâtiments soient équipés de pompes à chaleur.
« La voie est tracée », affirme Raimondo Orsini, directeur de la Fondation pour le Développement Durable. « Même avec la nouvelle administration Trump, il sera difficile de revenir en arrière, notamment en raison de l’Inflation Reduction Act, dont les quatre cinquièmes des financements sont destinés aux États républicains. »
En Inde, les émissions totales sont comparables à celles de l’UE, mais avec une population trois fois plus importante, ce qui signifie des émissions par habitant bien en deçà de la moyenne mondiale, et quatre fois inférieures à celles de la Chine. L’Inde, qui est l’une des nations les plus touchées par les événements climatiques extrêmes, s’est engagée lors de la COP26 de Glasgow à atteindre la neutralité carbone d’ici 2070. En doublant les investissements dans les énergies propres d’ici 2030, elle entend renforcer ses capacités de production en énergies renouvelables et technologies bas carbone.
Antonio Decaro, Président de la Commission Environnement du Parlement européen, résume l’urgence du défi climatique : « Les images des catastrophes climatiques dévastatrices qui frappent nos communautés se font de plus en plus alarmantes. Nous devons choisir quel monde nous voulons laisser à nos enfants et petits-enfants. Pour l’Europe, cela signifie atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 et réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Ce sont des objectifs ambitieux, mais nécessaires, et l’Europe a déjà pris le chemin de la transition. Cependant, ce défi nécessite un engagement mondial et chacun doit y prendre part. La transition écologique et environnementale doit aller de pair avec une transition sociale pour éviter que l’Europe ne soit perçue comme imposant des choix incompréhensibles et pénalisants pour les citoyens. »
Les États Généraux de l’Économie Verte 2024 réaffirment ainsi l’importance d’une action collective et mondiale pour faire face aux défis environnementaux majeurs de notre époque.