L’Afrique de l’Ouest perd près de 53 000 hectares de forêt chaque année à cause de la déforestation, selon le colonel major Babacar Dione

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Le directeur général des eaux et forêts du Sénégal, le colonel major Babacar Dione a révélé, mardi 29 octobre 2024 que les forêts de la sous-région font face à des niveaux élevés de déforestation, avec en moyenne une perte annuelle estimée à 52, 920 hectares entre 2010 et 2020.

De l’avis de M. Dione qui s’exprimait lors de la cérémonie officielle d’ouverture d’un atelier d‘échange régional sur les cadres juridiques forestiers et les tendances liées à la déforestation : enjeux transfrontaliers et approche communautaire, « malgré leurs inestimables richesses, les forêts de la sous-région font face à des niveaux élevés de déforestation, avec en moyenne une perte annuelle estimée à 52, 920 hectares entre 2010 et 2020, soit en l’espace de dix ans ».

Poursuivant ses explications, le colonel major Babacar Dione, a renchéri que, « la situation n’étant toutefois pas homogène entre les pays, les principales causes de la déforestation sont l’agriculture et l’exploitation forestière à petite échelle (20.4% et 16.7% respectivement) ainsi que les incendies (14%) ».

Il a signalé que les cadres juridiques relatifs aux forêts du Ghana, du Liberia, de la Sierra Leone, de la Guinée, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie et du Sénégal, ont été évalués en tenant compte des instruments internationaux et sous régionaux pertinents.

« Sur cette base, des recommandations ont été élaborées pour promouvoir une gestion durable de ces forêts, ainsi qu’une approche sectorielle ciblant les droits et attentes des communautés locales, tout en prenant en compte les défis transfrontaliers liés à la déforestation et la prise en compte du genre », a-t-il poursuivi.

Signalant que « parmi ces recommandations, figurent la nécessité de renforcer les cadres de coopération bilatéraux et multilatéraux afin de lutter contre l’exploitation et le commerce illégal de faune et de flore, et l’importance de promouvoir la coopération policière et judiciaire à l’instar des mécanismes existant entre certains pays ».

A en croire au directeur des eaux et forêts, le cadre juridique forestier du Sénégal « se porte bien ». « Le cadre juridique forestier du Sénégal adopté en novembre 2018 et son décret d’application sorti en janvier 2019, se porte bien », a-t-il magnifié, ajoutant que ce code forestier, en vigueur, « permet de renforcer les sanctions, les peines liées aux infractions, aux trafics de bois, aux coupes et feux de brousse ».

Selon lui, « ce code permet aussi de responsabiliser davantage les communautés locales et donne beaucoup plus d’avantages également aux collectivités territoriales ».

« Avec ce code forestier, 40% des recettes tirées de l’exploitation des ressources forestières sont versées aux communautés, et aux collectivités territoriales », a-t-il indiqué, invitant à leur vulgarisation et diffusion auprès de l’ensemble des communautés.

Cet atelier vise à améliorer la connaissance des cadres juridiques nationaux forestiers des pays de la CEDEAO et des principaux enjeux liés à la gouvernance forestière décentralisée et aux délits forestiers.

Organisé par le Bureau sous régional de la FAO à Dakar, l’atelier vise également à partager les résultats accomplis dans le cadre de la mise en œuvre de la composante juridique (FA 2) du projet « Transformation globale des forêts pour les peuples et le climat : un accent sur l’Afrique de l’Ouest ».

Moctar FICOU / VivAfrik

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