Le chargé du partenariat et de la mobilisation des ressources au Bureau sous-régional de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a profité, mardi 29 octobre 2024 à Dakar lors de la cérémonie officielle d’ouverture de l’atelier « d‘échange régional sur les cadres juridiques forestiers et les tendances liées à la déforestation : enjeux transfrontaliers et approche communautaire » pour indiquer qu’une coopération transfrontalière est indispensable dans tous les domaines pour lutter contre la déforestation des forêts d’Afrique de l’Ouest.
A cet effet, Mehdi Drissi a souligné qu’« une coopération transfrontalière est donc indispensable dans tous les domaines pour lutter contre la déforestation ». « Les efforts de conservation forestière doivent être coordonnés entre les pays de la région », a-t-il ajouté, soulignant que les défis liés à leur conservation et à leur protection sont multiples et intersectoriels.
« Aucun pays ne peut les relever de manière isolée », a-t-il fait valoi, ajoutant que « cela nécessite donc une volonté politique forte, ainsi que des mécanismes de collaboration, de concertation et de partage d’informations entre les États ».
En d’autres termes, « il est impératif que nous mettions en place des cadres juridiques robustes, cohérents et harmonisés à l’échelle sous-régionale pour protéger nos forêts », a précisé M. Drissi, par ailleurs représentant du coordonnateur résident de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest.
Le chargé du partenariat et de la mobilisation des ressources au Bureau sous-régional de la FAO a expliqué que ces cadres doivent être conçus de manière à encourager une gestion durable des écosystèmes forestiers, tout en prenant en compte les réalités socio-économiques des populations locales.
Mehdi Drissi a en outre relevé qu’en matière de lutte contre la déforestation, « l’approche communautaire » est aussi essentielle.
Poursuivant son allocution, il a indiqué que « les communautés locales doivent être au cœur de nos stratégies de conservation. Elles possèdent des connaissances traditionnelles précieuses et ont un intérêt direct à préserver les forêts qui les entourent ».
« Et en les impliquant activement dans la gestion des ressources forestières, nous pouvons garantir une protection plus efficace et durable de nos écosystèmes menacés par une déforestation considérable avec un taux annuel estimé à 52,920 hectares entre 2010 et 2020 », a-t-il ajouté, rappelant que la déforestation est un problème qui transcende les frontières nationales.
M. Drissi a par contre déploré le fait que « les forêts d’Afrique de l’Ouest, transfrontalières par nature, qui abritent une biodiversité exceptionnelle et jouent un rôle vital dans la régulation du climat, sont menacées par des activités humaines telles que l’agriculture extensive, l’exploitation forestière incontrôlée et illégale, le pastoralisme transhumant, les feux de brousse et l’urbanisation galopante ».
« Ces activités, ont des répercussions non seulement sur l’environnement, mais aussi sur les communautés locales qui dépendent des ressources forestières pour leur subsistance », a regretté le responsable de la FAO.
Organisé par le Bureau sous régional de la FAO à Dakar, la capitale sénégalaise, l’atelier vise à partager les résultats accomplis dans le cadre de la mise en œuvre de la composante juridique (FA 2) du projet « Transformation globale des forêts pour les peuples et le climat : un accent sur l’Afrique de l’Ouest ».
Ce projet a été conçu pour « contribuer à la mise en œuvre de trois de ses sept priorités, avec pour objectif de renforcer la prise de décision en matière de gestion des forêts et des terres en Afrique de l’Ouest ».
L’atelier ambitionne d’améliorer la connaissance de l’état et de la dynamique des écosystèmes forestiers, en renforçant les cadres législatifs forestiers et en partageant les meilleures pratiques de gestion communautaire des forêts aux niveaux régional et mondial.
Des représentants des états membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et des partenaires ont pris part à la rencontre.
Moctar FICOU / VivAfrik