COP16 sur la biodiversité en Colombie : Le fonds mondial biodiversité porté à 400 millions de dollars

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Ce qui était dans l’air est désormais officiel. En effet, pour tenter d’enrayer l’érosion de la biodiversité, huit gouvernements ont annoncé à Cali en Colombie, ce mardi 29 octobre 2024, des promesses de contributions portant à quelque 400 millions de dollars la dotation du fonds mondial pour la biodiversité, un signal destiné à faire avancer les négociations de la COP16 sur la biodiversité à Cali en Colombie.

Selon un communiqué transmis à la presse, l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, la France, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et la province canadienne du Québec se sont engagés à verser au Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF, en anglais) 163 millions de dollars.

« Le GBFF compte désormais douze contributeurs, dont le Canada, le Japon, le Luxembourg et l’Espagne », a précisé le communiqué publié par le Fond pour l’environnement mondial (FEM), qui chapeaute ce fonds biodiversité.

Ces nouvelles promesses de dons portent à quelque 400 millions de dollars le GBFF, créé en 2022 dans le but de financer la protection et la restauration de la nature dans les pays en voie de développement. Mais la somme est encore loin des objectifs que les pays signataires de l’Accord de Kunming-Montréal se sont fixés : ils s’étaient alors engagés à mobiliser au moins 200 milliards de dollars par an d’ici à 2030.

Rappelons que le GBFF a été créé en 2022 pour soutenir l’effort des pays en développement dans l’application de l’accord de Kunming-Montréal, qui a fixé 23 objectifs visant à préserver la nature de la destruction humaine d’ici à 2030.

200 milliards par an

« Le GBFF a été créé il y a deux ans et, dix-huit mois plus tard, il a commencé à débourser des financements, c’est un record », a toutefois salué la ministre de la Transition écologique française, Agnès Pannier-Runacher. La présidente colombienne de la COP16, Susana Muhamad, a de son côté, rappelé que le GBFF nécessitait « plus de fonds » et qu’« il serait utile que les pays développés multiplient les messages indiquant qu’ils atteindront l’objectif de financement ».

Cet accord engage les pays à mobiliser au moins 200 milliards de dollars par an d’ici à 2030 pour la biodiversité, dont 20 milliards de dollars par an d’ici à 2025 doivent être fournis par les pays riches. En 2022, ils avaient atteint 15,4 milliards, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Le Fonds-cadre mondial pour la biodiversité n’est qu’une partie de ce financement, qui passe essentiellement par des banques de développement, mais son destin joue un rôle politique majeur dans les négociations des COP biodiversité.

Les pays en développement exigent la création d’un nouveau fonds, autonome du FEM et sous gouvernance onusienne, plus respectueuses de leurs intérêts à leurs yeux. Ce que refusent les pays développés, jugeant que cette solution mettrait des années à voir le jour et que la multiplication récente de fonds est coûteuse et inefficace.

La présidente colombienne de la COP16, Susana Muhamad a, à cet effet, déclaré lundi 28 octobre 2024 que le GBFF est une solution « temporaire » et doit être amélioré, mais il a le mérite d’être « opérationnel ». Mais « il nécessite plus de fonds » et « il serait utile que les pays développés multiplient les messages indiquant qu’ils atteindront l’objectif de financement », a-t-elle ajouté.

Moctar FICOU / VivAfrik

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