Le Sénégal lance la deuxième phase de la taxonomie verte et évoque l’implication du secteur privé  

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Un atelier de lancement officiel de la deuxième phase du projet d’élaboration d’une taxonomie verte au Sénégal a été organisé, vendredi 25 octobre 2024 à Dakar. La rencontre présidée par la directrice du Changement climatique, de la transition écologique et des financements verts, Madeleine Diouf Sarr, a été l’occasion pour les participants de partager avec les acteurs impliqués dans l’élaboration des activités réalisées lors de la phase 1, les axes de travail de la prochaine phase et le rôle des différentes structures engagées dans le processus de rédaction de la taxonomie.

Et c’est le ministère de l’Environnement et de la Transition écologique (METE), avec l’appui de la coopération allemande (GIZ) qui a procédé au lancement officiel de cette deuxième phase du projet d’élaboration d’une taxonomie verte, une initiative devant permettre à terme le développement d’un marché pour les obligations vertes.

Cette cérémonie a enregistré la participation des représentants des partenaires au développement, des Organisations non gouvernementales (ONG) et des représentants du secteur financier mais aussi le secteur privé.

Rappelons que la première phase du projet de taxonomie verte, officiellement lancée le 7 juillet 2023, était axée sur la mise en place d’une structure de gouvernance et le renforcement de capacités des parties prenantes avant de prendre fin en juillet 2024.

Un document transmis à la presse a fait valoir qu’« il s’agira, dans cette seconde phase, de capitaliser sur les expériences internationales et d’analyser le contexte sénégalais pour la mise en place d’une taxonomie verte qui nécessite une expertise diverse et variée et surtout une démarche inclusive ».

« Pour cette deuxième phase, nous allons totalement dans le travail technique avec les sectoriels, en collaboration avec les ministères de l’Economie et des Finances, pour définir le rôle du secteur privé et des banques. Parce que le rôle de cette taxinomie est important pour permettre de faire participer le secteur privé dans la finance de l’action climatique, dans la finance de l’environnement. C’est un instrument pour l’environnement afin de maintenir cette question de la durabilité et de la transition écologique », a indiqué Madeleine Diouf Sarr qui évoquait l’implication du secteur privé.

Poursuivant son allocution, la directrice du Changement climatique, de la transition écologique et des financements verts a ajouté que la taxonomie est un instrument qui va permettre de mobiliser des ressources financières pour l’action climatique et l’action environnementale.

Le développement d’une taxonomie de la finance verte « permet à coup sûr le développement d’un marché croissant pour les obligations vertes émises par les gouvernements et des initiatives du secteur privé telles que des systèmes de transport durables et des projets verts à fort impact social », a dit Mme Sarr, rappelant que le Sénégal a entrepris plusieurs initiatives allant dans le sens de promouvoir « une finance beaucoup plus verte, beaucoup durable ».

Très satisfaite de la phase couronnée de succès, la représentante résidente de la coopération allemande GIZ promet d’accompagner le Sénégal dans cette transition écologique, en collaboration avec le ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération et le ministère des Finances et du budget.

De l’avis de la directrice régionale de la coopération allemande, le gouvernement sénégalais « a montré un dévouement important » lors de la première phase d’élaboration de ce projet de taxonomie verte.

A cet effet, Ulrike Ebeling a relevé que « le Sénégal est très en avance », se félicitant de la collaboration entre la partie allemande et les différentes parties prenantes du projet côté sénégalais, dont le ministère des Finances et celui de l’Environnement, mais aussi « d’autres ministères sectoriels qui veulent avoir la taxonomie verte pour changer le flux d’investissements ici au Sénégal ».

Mme Ebeling a rappelé que le Sénégal est le quatrième pays d’Afrique à avoir commencé l’élaboration de la taxonomie verte, qui constitue « un cadre de classification des activités économiques » répondant aux critères de durabilité environnementale.

Cette deuxième phase, qui a gagné en expertise internationale avec un appui additionnel d’un projet global de la GIZ sur la finance durable, sera cofinancé par l’Union européenne.

Cependant, les autorités ont tenu à rappeler que dans sa Contribution déterminée au niveau national (CDN) et ses engagements climatiques nationaux définis dans le cadre de l’Accord de Paris (2020), le Sénégal ambitionnait de mobiliser 13 milliards de dollars à l’horizon 2030 uniquement pour les mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques qui se font déjà ressentir dans plusieurs localités du pays. D’où la nécessité de mobiliser des ressources additionnelles, pérennes, substantielles, prévisibles et accessibles directement par les parties prenantes nationales pour financer les besoins identifiés par la population et les autorités.

En somme, a conclu Ulrike Ebeling, la taxonomie permet de définir clairement ce que l’on peut considérer comme « vert » ou « durable », en vue d’orienter les financements vers des projets qui respectent les normes environnementales strictes.

Moctar FICOU / VivAfrik

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