Les autorités nigériennes ont décrété une interdiction des exportations de riz et de la plupart des céréales afin de protéger l’approvisionnement de ses marchés locaux. Cette décision ne s’applique pas aux exportations vers les deux pays voisins et alliés au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) notamment le Burkina Faso et le Mali, selon le gouvernement.
Mesure décidée par le général Tiani cette semaine pour « protéger l’approvisionnement » dans le pays. Un communiqué gouvernemental publié mercredi 16 octobre 2024 précise que cette décision prise par le général Abdourahamane Tiani, chef des autorités militaires, entre dans le but de « préserver l’approvisionnement du marché intérieur » et de « rendre accessibles les denrées de première nécessité ». Les produits concernés par cette interdiction incluent le riz, cultivé le long des rives du fleuve Niger, ainsi que le mil, le sorgho, le niébé (une variété de haricot) et le maïs.
Les autorités précisent que des sanctions pénales pourront être appliquées aux contrevenants, et que des cargaisons pourront être saisies.
C’est pour éviter la fuite des denrées que le régime militaire au pouvoir a décidé ces interdictions.
Signalons que dans le sud du Niger, les épis de mil et les coques de niébé une fois ramassés se retrouvent rapidement sur les étals nigérians. De l’autre côté de la frontière, la ville de Kano est la plaque tournante de ces échanges.
Or au Niger, les stocks de produit agricoles sont faibles. « Une question de temps », nous dit-on. « Ils n’ont pas été reconstitués après notre mise en quarantaine », assure un professionnel du secteur dans le sud du pays, faisant référence aux sanctions imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et levées en février 2024.
Les exportations de riz et de mil ont déjà été interdites sur un trimestre l’année 2023. Malgré cela, en tout, 1 500 tonnes de céréales nigériennes et 840 tonnes de niébé ont été exportés en grosse majorité vers le Ghana et le Nigeria.
Les échanges seront toujours autorisés vers les alliés de Niamey, le Mali et le Burkina Faso, décision logique, mais surtout symbolique, de petites quantités seulement sont exportées vers ces pays.
Moctar FICOU / VivAfrik