Inondations à Bélli Diallo (Sénégal) : les populations sinistrées en quête de refuges

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Les habitants du village de Bélli Diallo, dans la commune de Ogo (Matam), sont obligés de se réfugier sous des arbres, en attendant l’installation de tentes de fortune, après que les eaux du fleuve Sénégal les ont chassés de leurs habitations.

Le village de Bélli Diallo est situé à trois kilomètres de la commune de Matam, sur la piste menant vers le Dandé Mayo.

Depuis quelques jours, les maisons, littéralement envahies par les eaux de crue, se sont totalement vidées de leurs occupants. Devenus des sans-abris en l’espace de quelques heures, les habitants n’ont eu d’autre choix que de se réfugier sous des arbres, à la merci de la pluie et du vent.

En cette fin d’après-midi, presque tout ce que le village compte d’habitants se trouve dehors. Des deux côtés de la piste, chaque famille s’attelle à installer une tente de fortune pour s’y abriter.

Partout des valises, matelas, ustensiles de cuisine et autres bagages sont posés à même le sol.

De loin, on aperçoit des familles portant des bagages sur la tête, marcher les unes après les autres. Ils cherchent à trouver refuge sur un espace situé à plusieurs mètres du point de ralliement de la majeure partie des habitants de Bélli Diallo.

”Nous sommes sortis de nos maisons en pleine nuit. L’eau a envahi nos maisons de tous les côtés. Au total, près d’une vingtaine de familles vivent dans ce village”, explique Ismaïla Sy, un habitant Bélli Diallo.

Comme beaucoup d’autres familles, Ismaïla et les siens ont passé la nuit à la belle étoile. Assis sous un arbre, à côté de leurs affaires, ils s’apprêtent à prendre le petit déjeuner en plein air.

A l’intérieur du village, des jeunes tentent de mettre à l’abris le reste des bagages sous un bâtiment cerné par les eaux. Dans leurs manœuvres, ils assistent à l’effondrement d’un bâtiment en banco.

Non loin de là, une dame restée dans sa demeure discute avec un autre habitant du village. Des bribes de leur conversation sont audibles à plusieurs mètres de là. Un vieux sort des eaux avec du bois et marche vers la piste pour rejoindre sa famille. Aussitôt arrivé, il s’affaire à l’installation d’une tente.

”Nous sommes en train de nous organiser pour installer des tentes en attendant que les autorités nous viennent en aide. Quand la situation a commencé à se compliquer, des jeunes de Nawel [une localité voisine] sont venus nous aider”, déclare Abou Diack.

Il explique que les eaux ont emporté les sacs de terre installés au bord du village pour faire servir digue de protection.

Sur la route, des passagers à bord de voitures se rendant à Matam et Ourossogui s’arrêtent pour s’enquérir de la situation des sinistrés. Certains d’entre eux se juchent sur les toits des véhicules pour filmer le décor.

De l’autre côté de la piste, le décor est identique. Les enfants déplacent les bagages légers, alors que les femmes s’affairent autour du petit déjeuner. Le bétail sauvé des eaux est rassemblé à l’écart des habitants.

Selon le directeur de l’école élémentaire du village, Seydou Sow, cette situation va perturber les cours à Bélli Diallo.

”On ne pourra pas faire cours dans cette situation. Des bagages sont gardés dans les salles de classe. En plus de cela, le toit d’une des salles est partie avec la pluie d’hier”, justifie l’enseignant.

Mais la menace se rapproche de plus en plus l’établissement scolaire. Les eaux de crue ne sont plus qu’à quelques mètres du site qui se trouve de l’autre côté de la piste et qui était jusque-là épargné.

(APS)

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