Ce qui était dans l’air est désormais officiel. En effet, le Bénin s’est engagé à contribuer à hauteur de deux millions de dollars à la prochaine reconstitution des ressources du Fonds africain de développement, le guichet de prêts à taux concessionnels du Groupe de la Banque africaine de développement.
Suffisant pour le ministre béninois de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, de faire cette annonce à Cotonou lors de la session d’ouverture de la revue à mi-parcours de la 16ème reconstitution des ressources du Fonds (FAD-16).
Peu après cette annonce, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a invité le président de la République du Bénin, Patrice Talon, à être un champion du FAD-17 et l’a encouragé à « promettre un soutien financier ».
Le Fonds africain de développement était un partenaire de confiance pour les pays à faible revenu et a recommandé à chaque « pays bénéficiaire de faire preuve de rigueur et de transparence », a souligné le ministre Wadagni, ajoutant que l’un des objectifs du Bénin était de « s’assurer que nous puissions utiliser l’instrument que constitue le FAD sous la forme de garanties et lever des fonds afin de bénéficier de son effet de levier ».
Le cycle de financement actuel de trois ans, qui a enregistré un montant record de 8,9 milliards de dollars, se termine en 2025. Le Bénin devient le septième pays africain à apporter une contribution, rejoignant ainsi l’Algérie, l’Angola, la République démocratique du Congo, l’Égypte, le Maroc et l’Afrique du Sud.
M. Adesina, citant la promesse du Kenya de verser vingt millions de dollars au Fonds, une annonce faite en mai 2024 par le président William Ruto lors des Assemblées annuelles 2024 du Groupe de la BAD à Nairobi a déclaré que « notre ambition est d’encourager davantage de pays africains à devenir des États contributeurs aux ressources du Fonds africain de développement ».
Akinwumi Adesina a indiqué que le Fonds africain de développement fournissait au Bénin 108,2 millions de dollars au titre de l’appui budgétaire général pour la gouvernance économique et le programme de développement du secteur privé axé sur l’amélioration du climat général des affaires, le soutien au secteur agro-industriel et le renforcement du développement des zones économiques spéciales comme celle de Glo-Djigbé, que les plénipotentiaires du Fonds ont visitée dans le cadre du programme de la revue à mi-parcours.
Le Fonds africain de développement obtient des résultats à impact et impressionnants sur le continent, a assuré M. Adesina. « 15 millions d’Africains ont eu accès à l’électricité, 74 millions ont bénéficié d’améliorations dans l’agriculture qui contribuent à la sécurité alimentaire, 45 millions ont bénéficié d’une amélioration des transports, et plus de 8 700 kilomètres de routes ont été construits ou réhabilités », a précisé le président de la Banque africaine de développement.
« Je suis fier de ce que cette institution a réalisé au cours de ses 50 années d’existence », a-t-il salué, mentionnant le fait que le Fonds avait été classé « deuxième meilleure institution de financement concessionnel au monde pour la qualité de son aide au développement ».
La réunion de Cotonou a vu la participation de ministres, de représentants des pays membres contributeurs et bénéficiaires, du Conseil d’administration, de la direction et du personnel du Groupe de la Banque africaine de développement.
Moctar FICOU / VivAfrik