A quelques semaines de l’organisation de la COP29 qui se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, l’Association marocaine des climatologues (AMC) organise un colloque international sous le thème : « Variabilité et changement climatique en Afrique : impacts, adaptation et résilience » du 10 au 12 octobre 2024 courant au FLSH de Mohammedia, a-t-on du site d’information libe.ma.
Ce colloque sera l’occasion pour réunir une communauté scientifique pluridisciplinaire afin de discuter de la recherche scientifique en climatologie et en matière de changement climatique en Afrique, et ses relations avec les urgences sociales, économiques et politiques, ont précisé les organisateurs.
Le média en ligne libe.ma relate que l’Association marocaine des climatologues ambitionne donc à travers ce colloque de renforcer la sensibilisation des décideurs aux impacts attendus du changement climatique, en vue d’en anticiper les conséquences en les intégrant dans toutes les politiques publiques, locales ou régionales de la manière la plus efficiente possible. Elle vise aussi à établir un diagnostic scientifique fiable et exhaustif avec une analyse des interdépendances entre les phénomènes et les enjeux afin d’élaborer des stratégies d’adaptation et de résilience ciblées et efficaces.
En effet, l’évaluation des tendances climatiques actuelles en Afrique est indispensable pour détecter l’éventuelle amorce d’un changement des éléments du climat et des types de circulation atmosphérique. Aujourd’hui, ce cumul de résultats sur les tendances des régimes pluviométriques et thermiques, etc., doit être accompagné d’explications scientifiques rigoureuses. Ces explications peuvent être fondées sur notre niveau de compréhension de la dynamique atmosphérique et océanique, de la modification du bilan énergétique, de la modification de l’albédo de la terre, des impacts liés à l’augmentation des émissions de Gaz à effet de serre (GES)…
Certaines projections suggérant que le continent s’oriente très probablement vers un climat plus sec et des extrêmes plus fréquents, il est clair que la situation ne pourra qu’empirer. Ainsi, la communauté scientifique doit se pencher non seulement sur les impacts de la variabilité et du changement climatique sur les ressources naturelles disponibles, mais elle doit aussi accorder plus d’attention aux moyens opérationnels d’adaptation et de résilience face aux risques climatiques qui ne cessent de s’accentuer, lit-on dans la même source.
De plus, et dans un contexte climatique mondial où l’Afrique n’est responsable que de moins de 4% des émissions mondiales de GES, notre continent doit faire entendre sa voix de première victime, et concentrer ses efforts sur l’adaptation et la résilience de ses territoires aux effets du changement climatique.
En outre, et au-delà des incertitudes sur l’évolution du climat et de sa vulnérabilité, l’Afrique doit tirer profit de sa position géographique, de son potentiel hydro-électrique, solaire et éolien, et de ses ressources naturelles pour assurer sa diversification/transition énergétique. A l’avenir, ses choix en matière d’offre énergétique seront de plus en plus dictés par les questions environnementales et l’enjeu climatique en particulier.
Nos confrères de libe.ma ajoutent que, d’un autre côté, les écosystèmes forestiers africains, notamment ceux de l’Afrique centrale, font de cette région un important « protecteur du climat » mondial à travers le rôle des puits de carbone. Ainsi, notre continent devra trouver un juste équilibre entre ressources foncières, sécurité alimentaire et développement de nouveaux partenariats et marchés extérieurs. Il doit aussi développer des mécanismes politiques et socioéconomiques lui permettant de faire face aux crises climatiques et de limiter les flux des réfugiés climatiques subsahariens.
Ces problématiques multiples et diversifiées nécessitent des travaux de recherche qui s’intéressent non seulement au climat, mais qui engagent aussi des efforts académiques pluridisciplinaires réunissant les économistes, les politologues, les sociologues, les géographes, les biologistes, les chimistes, entre autres.
Moctar FICOU / VivAfrik