La notion de justice dans le cadre de la transition énergétique au menu d’un atelier au Sénégal

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Natural Justice a organisé, mercredi 2 octobre 2024 à Dakar, la capitale sénégalaise, un atelier de partage sur la transition énergétique au Sénégal. Cet atelier vise à mettre en débat la notion de justice dans le cadre de la transition énergétique et ce, à travers le partage des travaux de recherche entrepris sur la thématique par la Fondation Heinrich Böll Stiftung (HBS) et Natural Justice.

De l’avis de Sokhna Dié Ka, directrice du hub de Dakar de Natural Justice, « la transition énergétique doit être effectuée avec un engagement et des efforts conscients visant à placer la justice et les droits des communautés au centre de cette problématique ».

En revanche, a-t-elle ajouté, « si elle n’est pas centrée sur la justice, la transition risque fort de porter atteinte aux droits humains, tout en accentuant les injustices et les inégalités ».

C’est dans cette perspective que s’inscrit cet atelier de partage sur la transition énergétique qui vise à garantir une meilleure prise en compte des priorités communautaires dans le débat public et décisions sur la question.

Lors de ce rassemblement, l’ensemble des parties prenantes à savoir les partenaires techniques, les partenaires financiers traditionnels, les universitaires, les communautés, les Organisations de la société civile (OSC) ont spécifiquement partagé et discuté des résultats de l’étude sur le diagnostic du cadre politique, juridique et institutionnel applicable à la transition énergétique au Sénégal ; partagé et discuté des résultats de l’étude sur le cadre régulateur et gouvernemental permettant une transition énergétique au Sénégal ; partagé et discuté des résultats provisoires de la recherche multidisciplinaire sur la transition énergétique juste au Sénégal ; identifié les axes de plaidoyer pour une réforme en faveur d’une transition énergétique juste au Sénégal ; solutionner les voies favorables à une compréhension commune de la notion de justice dans le cadre de la transition énergétique.

« Quand on parle aujourd’hui de transition énergétique, on fait allusion à l’énergie. Mais l’énergie dans un contexte de changement climatique qui nous oblige à revoir les paradigmes, les paradigmes de développement, les paradigmes énergétiques. C’est ce qui a un peu, formaliser, pousser la communauté internationale à réfléchir sur la transition énergétique. Mais nous, en tant que société civile ou organisation, ce que nous cherchons dans cette transition, c’est la justice », a ajouté Sokhna Dié Ka.

Pour sa part, Fabian Heppe, directeur général de la Fondation Heinrich Böll à Dakar a déploré le fait que « nous constatons que les impacts des conflits internationaux se répercutent sur le développement de nombreux pays, renforçant une crise énergétique qui frappe particulièrement l’Afrique, y compris le Sénégal. Malheureusement, les urgences géopolitiques relèguent souvent au second plan la crise climatique et l’injustice énergétique qui freinent le développement de notre pays ».

Cependant, il est crucial de rappeler que la crise climatique aggrave les défis sécuritaires, alimentaires et migratoires auxquels le Sénégal fait face. « C’est pour cela que la transition énergétique est une solution incontournable pour notre avenir. Elle permettra au Sénégal de devenir moins dépendant des énergies fossiles et de développer un système énergétique souverain, durable, et au service de sa population », a relevé le directeur général de la Fondation Heinrich Böll à Dakar.

A en Fabian Heppe, « la transition énergétique vers les énergies renouvelables offre des avantages majeurs, notamment l’amélioration de l’accès à l’énergie et le renforcement de la sécurité énergétique, la création d’emplois verts, la réduction de la pollution, ainsi que le développement d’une production énergétique décentralisée au niveau local ».

Rappelons que le Sénégal a signé un accord de JETP, établissant un partenariat pour une transition énergétique juste et équitable, avec l’engagement d’augmenter la part des énergies renouvelables à 40 % d’ici à 2030. Cette opportunité majeure doit permettre de sélectionner des projets pertinents qui améliorent concrètement les conditions de vie de la population.

« Le Sénégal doit veiller à ce que les 2,5 milliards d’euros mis à disposition soient utilisés de manière optimale, notamment pour créer des emplois, élargir l’accès à l’électricité dans les zones rurales et offrir des programmes de formation pour les jeunes », a conclu M. Heppe.

Moctar FICOU / VivAfrik  

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