« Les changements climatiques exacerbent les inégalités entre les sexes et accroissent la vulnérabilité des femmes et des filles », selon un responsable Sénégalais            

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L’analyse du diagnostic des vulnérabilités et des impacts liés aux genres et au climat dans le contexte du Sénégal, révèle que les changements climatiques exacerbent les inégalités entre les sexes et accroissent particulièrement la vulnérabilité des femmes et des filles qui dépendent souvent, de manière disproportionnée, aux moyens de subsistance à petite échelle basés sur les ressources naturelles », a souligné Zoubeirou Guèye de la direction des changements climatiques, de la transition écologique et des financements verts au Ministère de l’Environnement et de la Transition écologique (METE).     

Si l’on se fie au représentant du ministère de l’Environnement et de la Transition écologique, au Sénégal, il est établi que les impacts des changements climatiques, et des catastrophes naturelles affectent plus largement les femmes que les hommes, ce qui creuse davantage les inégalités de genre. Les femmes vivant dans les zones côtières n’échappent pas à cette réalité et demeurent particulièrement plus vulnérables l’avancée de la mer, la rareté des ressources halieutiques, la surpêche, les conflits d’usages de la zone côtière, etc.

M. Guèye s’exprimait à la cérémonie d’ouverture de l’atelier de lancement du projet de recherche-action « Améliorer l’implication des femmes rurales et péri-urbaines dans la gestion du changement climatique par l’autonomisation juridique au Sénégal », organisé par Natural Justice ce mardi 10 septembre 2024 à Dakar, la capitale sénégalaise.

L’objectif général de l’atelier de lancement du projet « Améliorer l’implication des femmes rurales et péri-urbaines dans la gestion du changement climatique par l’autonomisation juridique au Sénégal », est d’informer toutes les parties prenantes les partenaires et les cibles bénéficiaires, du contenu du projet mais aussi pour jeter les bases d’une appropriation des résultats de la recherche-action en vue d’une meilleure implication des femmes dans les instances de décision, a précisé Natural Justice dans les Termes de références (TDR) de cet atelier.        

L’atelier de lancement du projet « Améliorer l’implication des femmes rurales et péri-urbaines dans la gestion du changement climatique par l’autonomisation juridique au Sénégal » vise d’une part à en partager le contenu avec les partenaires et autres acteurs identifiés comme pouvant directement ou indirectement apporter leur soutien à la mise en œuvre et d’autre part à lancer officiellement le démarrage des activités, a pour sa part indiqué la directrice du Hub de Dakar de Natural Justice.

En effet, les initiatives de lutte contre les changements climatiques ne prennent pas en compte l’ensemble des couches vulnérables, notamment les femmes des communautés côtières. Sensible à cette situation « d’exclusion des femmes dans les politiques d’adaptation au changement climatique », l’Organisation Natural Justice, en partenariat avec l’Université Virtuelle du Sénégal, a proposé le projet de recherche-action « Améliorer l’implication des femmes rurales et péri-urbaines dans la gestion du changement climatique par l’autonomisation juridique au Sénégal », a ajouté Sokhna Dié Ka Dia.

Axé sur la recherche-action, nourri de divers cadres d’analyse notamment les droits humains, sexo-spécificité, et renforcement de capacités, le projet cible les zones côtières, rurales et péri-urbaines du Sénégal vulnérables aux changements climatiques à savoir Cayar, Bargny et les îles du Saloum. Il ambitionne de répondre à la question de savoir si les approches d’autonomisation juridique peuvent favoriser la participation et l’implication effective des femmes voire l’intégration du genre dans les stratégies de lutte contre les effets et incidences négatives des changements climatiques.

Financé par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), ce projet s’insère dans la cohorte de projets de l’initiative « Closing the Justice Gap ». De l’avis de la représentante du Centre de recherches pour le développement international, « cette initiative du CRDI vise la compréhension, l’amélioration des approches d’autonomisation juridique en vue de changements structurels favorables aux femmes et groupes vulnérables face aux changements climatiques ».

Pour contribuer à cet objectif global, le projet « Améliorer l’implication des femmes rurales et péri-urbaines dans la gestion du changement climatique par l’autonomisation juridique au Sénégal » vise l’amélioration de l’intégration des femmes dans les politiques environnementales et processus de prise de décision relatifs au changement climatique. Il s’inscrit dans la stratégie globale de Natural Justice relative à la capacitation des communautés locales en matière de justice climatique ou environnementale, a dit Ramata Thioune.

Il constitue ainsi un prolongement des activités, en cours, du projet African Activists for Climate Justice, mis en œuvre par un consortium de 5 organisations dans 8 pays d’Afrique dont Natural Justice Sénégal, lit-on dans les Termes de références.

Moctar FICOU / VivAfrik

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